Répression syndicale à la Poste
Posté par communistefeigniesunblogfr le 15 février 2015
Sanctionnés pour engagement syndical :
quand la Poste entrave les libertés fondamentales
par Sophie Chapelle 11 février 2015
La répression syndicale bat son plein à la Poste.
Mises à pied, tentatives de licenciements et…
révocation de fonctionnaire. Cette sanction gravissime
n’y avait pas été prononcée depuis un demi-siècle.
Un délégué syndical de Sud vient d’en faire les frais.
Son crime : ne pas avoir demandé l’autorisation
de la direction avant de s’exprimer devant des salariés.
Pour entraver l’exercice du droit syndical, la direction
de La Poste profite du flou juridique qui entoure
l’entreprise publique devenue société anonyme.
Dans un contexte de restructuration permanente : en moyenne, 6 000 emplois sont supprimés
chaque année depuis dix ans.
Le 13 janvier, un postier, Yann Le Merrer, s’est vu notifier sa révocation par la Poste. C’est la plus lourde sanction qui puisse frapper un fonctionnaire. Du jamais vu depuis 1951, quand deux syndicalistes de la CGT avaient été révoqués [1]. Son délit ? Des faits liés à son activité syndicale dans le conflit qui a agité les Hauts-de-Seine au premier semestre 2014. Au terme de 173 jours de mobilisation, les grévistes ont notamment obtenu la titularisation de trois salariés, qui enchainaient les contrats précaires.
A l’issue de cette grève, la direction de l’entreprise publique a lancé de multiples procédures disciplinaires. Gardes à vue, mutations d’office, mises à pieds, licenciements… Face à l’arsenal des mesures disciplinaires déployées par la Poste, le cas de Yann Le Merrer, secrétaire département adjoint chez Sud PTT, est emblématique. « Il y a un principe en cas de grève, c’est celui d’aller avec les grévistes faire la publicité de la grève dans d’autres centres, souligne le postier, c’est à dire de travailler à la convergence des luttes. Et ça c’est le truc qu’ils ne supportent pas, c’est cela qu’ils attaquent aujourd’hui et c’est pour cela que je suis révoqué. » [2]
Quand la Poste ne respecte pas le Code du travail
Depuis 2009, aucun texte ne régit l’exercice du droit syndical à La Poste, laissant place au fait du prince. Pour les représentants des salariés, pénétrer dans un établissement peut être considéré comme un délit ! Selon la notification de sanction à l’encontre de Yann Le Merrer consultée par Basta !, six motifs ont été notifiés par la direction : « Intrusions répétées pendant des heures de service dans plusieurs établissements postaux », « prises de parole non autorisées », ou encore « absence d’information préalable des directeurs d’établissement à l’occasion de ses venues ».
Publié dans Basta!, CGT, France, La Poste, LIBERTES, SERVICES PUBLICS, Sud, Syndicats | Pas de Commentaire »