Mise en scène solennelle, formules flatteuses sur le « modèle français »
et critiques à l’égard du « capitalisme financier ».
Le tout pour recycler les vieilles recettes du libéralisme et préparer l’opinion à de nouveaux coups.
L’HUMANITE
Patrick Apel-Muller
« (…) Les drames de la crise s’étaient pourtant invités aux grilles du palais. Cent cinquante salariés de Nortel France dont l’entreprise est liquidée manifestaient devant le château de Versailles. Ni Monsieur, ni Madame n’auront eu un regard pour eux. L’événement ne devait pas être troublé. Rendez-vous compte ! Nicolas Sarkozy rejoignait Adolphe Thiers – celui qui massacra les Communards -, le dernier président à s’être exprimé devant les parlementaires. Sagement assis à son banc, le premier ministre qui, selon la Constitution, ‘conduit la politique de la France’, écoutait, un peu absent, les consignes qui tombaient de la bouche présidentielle. La loi permettait ce simulacre mais l’esprit de la République ne se retrouvait pas dans les ors de Versailles.
Mediapart
Pinay, Balladur, des coûts extravagants
Emprunt Sarkozy:
attention danger !
22 Juin 2009 Par Laurent Mauduit
Dans son discours devant le Congrès, Nicolas Sarkozy a annoncé qu’il voulait lancer un grand emprunt national, dont le montant et les modalités seront fixés après consultations. Il sera en particulier décidé si cet emprunt sera lancé «auprès des Français ou auprès des marchés financiers». Dans le premier cas, la mesure est inquiétante. La plupart des emprunts français de ce type – de Pinay dans les années 1950 jusqu’à l’emprunt Balladur-Sarkozy en 1993 en passant par l’emprunt Giscard en 1973 – ont eu des effets ravageurs sur les finances publiques. Or, avant même ce nouvel emprunt, la France a déjà perdu le contrôle de ses finances. (Illustration: récurrence des mots dans le discours présidentiel.)
Le roi flou
22 Juin 2009 Par François Bonnet
Fallait-il donc mobiliser la République, réquisitionner Versailles, convoquer anciens présidents et premiers ministres (ils ont d’ailleurs boudé), susciter par des confidences la mobilisation générale des médias… pour, au final, nous asséner un assommant discours reprenant de vieux slogans ? De ce discours, il ne reste déjà rien. Sauf ce constat : il y a le feu dans les finances de l’Etat.
NOUVELOBS.COM – 23.06.2009
CONGRÈS
Les éditorialistes de la presse quotidienne sont restés sur leur faim après le discours très attendu de Nicolas Sarkozy, lundi, devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles.
Les éditorialistes de la presse quotidienne sont restés sur leur faim après le discours très attendu de Nicolas Sarkozy, lundi 22 juin, devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles.
Pour Erik Izraelewicz de La Tribune, le discours a été « plus solennel que substantiel » et, de même, annonce « un changement plus solennel que substantiel ».
« Absent du Congrès depuis un siècle et demi, le chef de l’Etat y est revenu par la petite porte », écrit Jean-Francis Pécresse dans Les Echos. « La dimension limitée de ce discours présidentiel d’un genre nouveau est assumée » selon lui.
Dans Libération, Laurent Joffrin fait chorus : « La droite elle-même ne cachait pas sa déception. Un discours inattendu par son caractère…attendu. », note-t-il.
Michel Lépinay de Paris-Normandie se pose la même question que nombre de ses confrères : « Tout ça pour ça ? », se demande-t-il, estimant que « l’ensemble laissait un peu sur sa faim ».
Suite de l’article : ICI
Petite revue de presse (source : Nouvelobs.com)
LE RÉPUBLICAIN LORRAIN
« (…) Alors, pourquoi la solennité, la pompe et les ors de Versailles ? Pourquoi avoir choisi la pesante formule de l’adresse présidentielle au Congrès pour avoir aussi peu de choses à dire et à annoncer ? Mais parce que la mise en scène permet de profiter au maximum du résultat des européennes en montrant un Nicolas Sarkozy dominant seul, de son Aventin, un champ de ruines politiques. Et, ce faisant, de donner plus d’écho à la parole présidentielle en ces temps où, au fond, le chef de l’Etat n’a pas grand-chose à dire. C’est un Nicolas Sarkozy d’une prudence de Sioux qu’on a entendu s’exprimer hier devant les parlementaires. Avec une situation économique désastreuse, des déficits abyssaux, un chômage himalayen, le locataire de l’Elysée marche sur des oeufs.(…) il a égrené la liste des réformes à poursuivre pour permettre à la France d’aborder dans les meilleures conditions le retour de la croissance. Tout en voulant nous faire croire que cela ne se paierait pas au prix fort une fois franchi le cap de 2012. Pas besoin d’aller à Versailles pour essayer de nous faire gober ça. »
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