Grèce : La troïka et les chefs d’États européens n’ont rien réglé d’autre que son compte au peuple grec
Posté par communistefeigniesunblogfr le 15 juillet 2015
Avec la Grèce, la truanderie de la troïka atteint des sommets
Thomas Lemahieu – l’Humanité – 15 juillet 2015
C’est un nouveau programme d’austérité
qu’imposent, avec une violence inouïe,
les institutions au peuple grec.
Édicté par les Allemands, ce plan, qui ne peut
rien résoudre de la crise, ne sert qu’à détruire
l’alternative incarnée par le gouvernement
Tsipras.
Au bout de la nuit de négociations au sein de l’Eurogroupe, lundi matin, François Hollande avait présenté
l’accord comme un succès « historique ». Il permet à la Grèce de rester dans la zone euro, c’était l’objectif »,
avait-il triomphalement annoncé. Quelques heures plus tard, une fois rendu public le document de sept pages
avalisé par les dirigeants européens, la vérité est apparue. […] L’Allemagne en tête, suivie par les Pays-Bas,
la Finlande, les États baltes et quelques autres, ont, sur fond d’urgence en Grèce provoqué par l’étranglement
financier, dicté toutes leurs exigences pour détruire toute possibilité de sortir de l’austérité et – c’était sans
aucun doute leur ambition profonde (lire ci-après) – ouvrir une crise politique en Grèce, tout en adressant
une leçon à tous les peuples européens qui observent cette tentative avec espoir.
[...]
Illustration, parmi d’autres, que l’« accord » de Bruxelles n’a, en fait, pas pour objectif de sauver la Grèce
et de la maintenir dans la zone euro, mais bien plus de la maintenir la tête sous l’eau dans le grand bain
austéritaire. Une fois que toutes les couleuvres auront été avalées, le gouvernement Tsipras pourra prétendre
obtenir un « prêt » de long terme de 86 milliards d’euros, via le Mécanisme européen de stabilité (MES),
dans le cadre du troisième plan d’assistance financière accordé à la Grèce. Dans le texte du sommet de la zone
euro, figure également une promesse de « reprofilage » de la dette publique, insoutenable, illégitime et injuste,
mais que les eurocrates se paient le luxe de décrire comme s’étant aggravée depuis l’arrivée de Syriza au pouvoir.
Mais lundi soir, dans une « actualisation » de son rapport
préliminaire sur la dette grecque, révélée hier par Reuters,
le FMI a dévoilé, volontairement ou non, le pot aux roses :
« La dégradation de la viabilité de la dette grecque nécessiterait
d’aller bien au-delà de ce qui est aujourd’hui proposé
dans le cadre du Mécanisme européen de stabilité. »
Après le sommet du déshonneur du week-end dernier,
la troïka et les chefs d’États européens n’ont rien réglé
d’autre que son compte au peuple grec,
et ils le savent pertinemment.
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