Hollande sur TF1 : un long face à face avec ses échecs
L’émission de François Hollande a été un long face à face
avec ses échecs. A une chômeuse de 60 ans, il ne propose
rien : ni le relèvement de son allocation de solidarité,
ni le droit à la retraite à 60 ans. À une patronne qui propose
de supprimer 3 millions d’euros de ses impôts et cotisations
sociales, il lui donne raison.
François Hollande n’a fait tout au long de l’émission que confirmer les politiques qui nous enfoncent
dans l’impasse. On annonçait de nouveaux chantiers, il n’en a annoncé aucun sur les grandes urgences
du pays : le chômage, le pouvoir d’achat, la relance industrielle, la transition écologique.
L’annonce vague d’un référendum éventuel sur la création d’un service civique universel ou celle
d’une candidature de Paris aux JO de 2024 sont plus apparues comme des sujets de diversion
que comme des grands projets de conviction. François Hollande croit en sa politique mais il est le seul
dans ce cas.
Après le vide de l’émission de ce soir, il est plus que jamais urgent de préparer une alternative
de gauche à l’échec programmé de François Hollande et Manuel Valls.
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF
Face à une chômeuse, Hollande fait naufrage
Le président de la République s’est montré incapable
de répondre aux préoccupations d’une employée
au chômage, jeudi, sur TF1. Il a en revanche comblé
le Medef sur le financement de la politique familiale
et annoncé un futur service civique universel
aux contours inquiétants.
À qui n’a pas eu le courage d’endurer les quatre-vingt dix minutes de bavardage présidentiel, jeudi soir
sur TF1, il suffira d’avoir vu la séquence où le chef de l’État s’adresse à une chômeuse âgée de Drancy
pour mesurer le naufrage de la politique élyséenne. On se souvient de Lionel Jospin pour qui l’État
ne pouvait « pas tout » ; avec François Hollande, l’État ne peut plus rien. Du moins pour les victimes
d’une politique toujours plus dure aux plus modestes.
Nulle question piégée de la part de l’ex-employée de bureau, mais cette interpellation simple :
comment faire pour avoir droit à une retraite quand l’âge de départ est sans cesse repoussé et
le nombre d’annuités allongé, et que l’on survit au chômage à soixante ans avec un minima social
de moins de 500 euros par mois ?
Face à la pudeur de cette « séniore » qui ne demandait qu’à travailler et avoir droit à une retraite,
le chef de l’État n’avait rien à proposer, sinon le refrain usé d’un énième contrat aidé « qui s’ajoutera
à votre ASS » (allocation spécifique de solidarité) pour les personnes qui n’ont pas acquis
toutes leurs annuités.
Une rustine inefficace (31 000 contrats de génération ont été signés à ce jour, très loin de l’objectif de
500 000 à la fin du quinquennat présidentiel, a-t-il été rappelé durant l’émission) pour un problème
qui va frapper un nombre de travailleurs âgés de plus en plus important « dès lors que l’âge de
la retraite va être repoussé », a reconnu lui-même François Hollande. Et si les entreprises ne les
embauchent toujours pas, eh bien, le chef de l’État les y « incite » fermement…
Rien, en revanche, sur les contreparties au pacte de responsabilité, sur les moyens de combler
des carrières incomplètes, sur le montant des retraites ou même des minimas sociaux.
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