Projet de loi « pour la refondation de l’école de la République » – Décryptage
Posté par communistefeigniesunblogfr le 11 mars 2013
École : décryptage d’une refondation minimaliste
Laurent Mouloud
Le projet de loi «pour la refondation de l’école
de la République» sera débattu jusqu’au 19 mars.
Ce texte d’orientation et de programmation comporte
59 articles, modifiant le Code de l’éducation,
et un rapport annexé, qui détaille les moyens
budgétaires sur cinq ans et explique
les enjeux de cette «refondation».
Un texte qui remet sur pied une formation des enseignants mais ne rompt pas avec la logique
du socle commun.
- Des moyens humains programmés
60 000 postes seront créés sur cinq ans, dont 54 000 dans l’éducation nationale, 5 000 dans l’enseignement
supérieur et 1 000 dans l’enseignement agricole. Parmi les 54 000, 27 000 iront au rétablissement d’une formation
des enseignants, 14 000 au primaire et 7 000 au secondaire. Une bouffée d’oxygène qui risque d’être insuffisante.
Notamment dans les collèges confrontés au boom démographique de l’an 2000. Rappelons que plus de 100 000
postes ont été supprimés depuis 2002.
- Priorité au primaire
Deux choix illustrent cette priorité : la relance de l’accueil des moins de trois ans et le « plus de maîtres que
de classes » afin de varier les pratiques pédagogiques. Des orientations saluées mais dont les moyens
risquent de limiter la portée. Seuls 3 000 postes sur cinq ans seront ainsi affectés à la pré-scolarisation
et 7 000 au « plus de maîtres ».
- La logique de «socle» demeure
Le projet de loi multiplie les nouveaux enseignements : une langue vivante obligatoire dès le CP, une « éducation
artistique et culturelle » ou encore un « enseignement moral et civique ». La loi entérine aussi la création
d’un conseil supérieur pour élaborer les programmes. Mais voilà. Tous ces objectifs restent corsetés
dans la logique du « socle commun » que chaque élève est censé acquérir à la fin du collège.
Même augmenté d’une dimension « culturelle », ce Smic scolaire, dont certains élèves devront
se contenter, entrave toute réflexion sur une école ambitieuse pour l’ensemble des élèves.
- Une éducation moins nationale
Le projet de loi renforce le rôle des collectivités territoriales. Ce seront désormais les régions, en concertation
avec les branches professionnelles, qui piloteront la carte des formations. Elles décideront des ouvertures
et fermetures de sections (CAP et bac pro) afin de « mieux adapter l’appareil de formation aux besoins
des territoires », accentuant ainsi les risques d’inégalités territoriales.
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Publié dans André Chassaigne, Education nationale, France, Front de Gauche, PCF, SOCIETE | Pas de Commentaire »