Ce que cache la réforme territoriale
Malgré les cinglantes défaites subies par le gouvernement
aux élections municipales et européennes, marquées par
l’abstention et le vote d’extrême-droite, le Président de la
République et le Premier ministre ont décidé d’accélérer
leur politique libérale.
Plutôt que répondre aux souffrances des Françaises
et des Français en mettant en œuvre une politique conforme
aux engagements pris devant les électeurs en 2012, ils viennent
d’annoncer une « grande » réforme territoriale qui va
accentuer les difficultés de nos concitoyens en brisant la proximité qu’ils entretiennent avec leurs élus.
Entérinée en quelques heures à l’Élysée, et rendue publique ce 3 juin 2014, la réforme est dans sa mise en œuvre
« une politique de gribouille ». Sur le fond, elle s’apparente à un vaste plan d’ajustement des territoires aux exigences
du capitalisme mondialisé. De plus, la précipitation avec laquelle elle est annoncée, sans débat de fond dans le pays,
et sans qu’aucune consultation populaire n’ait été ne serait-ce qu’évoquée, témoigne d’un mépris démocratique
dramatique extrêmement dangereux au regard de la situation sociale et politique du pays
Ainsi, François Hollande s’apprête à charcuter les régions, à supprimer
les départements, et à créer des mégas structures intercommunales.
Le passage de 22 à 14 grandes régions va diminuer le nombre d’élu-e-s
au service de nos concitoyens et préparer le terrain aux privatisations
des services publics locaux pour le plus grand bonheur des grands
groupes privés. Nos institutions locales risquent, à court terme, d’être
écrasées par ces mastodontes territoriaux que vont être les métropoles
et les futures régions.
Cette réforme ne permettra pas de répondre aux attentes populaires. Les économies évoquées, pour justifier
ces bouleversements, ne sont qu’un alibi pour mieux inscrire la France dans la restriction des dépenses publiques,
dictées par l’Europe libérale, et destinées à financer les énormes cadeaux fiscaux offerts aux groupes industriels
et financiers, au nom de la prétendue baisse du coût du travail.
Cette réforme territoriale, qui s’inscrit dans la même logique que le pacte de responsabilité, va accentuer
le démantèlement des acquis républicains pour mieux livrer les territoires à la concurrence.
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