Au NPA : « Pourquoi refuser de gouverner avec la gauche antilibérale ? »
Posté par communistefeigniesunblogfr le 8 mars 2009
lu dans Siné Hebdo n°26 :
L’article de Michel Onfray
Michel Onfray, philosophe écrivain, a fondé l’Université populaire de Caen.
L’anticapitalisme révolutionnaire de droite
La droite est unanime : la constitution du Nouveau Parti anticapitaliste est une aubaine ; la faveur grandissante d’Olivier Besancenot dan l’opinion publique est une bonne nouvelle ; les très bons sondages dont on crédite le NPA font jubiler Nicolas Sarkozy ; et signe qui ne trompe pas, les commentateurs politiques, chroniqueurs et autres pythies télévisées, toutes vendues au libéralisme et aux pouvoirs se partageant l’alternance, dissimulent mal le plaisir qu’elles ont à voir le NPA camper sur des positions non unitaires qui feront incontestablement le jeu de la droite en place.
De sorte que les termes de l’alternative sont simples : ou bien le NPA fédère la gauche antilibérale sur de bonnes idées, mais, se refusant à la prise de pouvoirs possibles de la commune à la nation via la région, il persiste dans le ministère de la parole revendicative où les choses sont faciles : « y a qu’à », « y faudrait », « faut qu’on », « y a pu qu’à »… et dans ce cas de figure, Sarkozy est assuré de pouvoir nuire pendant dix ans ; ou bien le NPA arrête ses génuflexions devant Platon, il redescend sur terre et se soucie moins de pureté révolutionnaire que de vie quotidienne de millions de victimes du capitalisme libéral. Dès lors, il va au charbon pour gérer des villages, des cités, des villes moyennes et grandes, des départements et des régions avec d’autres forces de gauche car le NPA ne sera jamais majoritaire seul. S’il joue la logique du tout ou rien, il n’aura rien car jamais il n’aura tout.
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