Après le choc des européennes, les alternatives existent-elles à gauche pour sortir de la crise politique et sociale ?
Posté par communistefeigniesunblogfr le 2 juin 2014
Après le choc des européennes, les alternatives existent-elles
à gauche pour sortir de la crise politique et sociale ?
Après le choc des européennes
Avec les points de vue de l’écrivain et cinéaste Gérard Mordillat, du député PS, Pouria Amirshahi
et un texte collectif : « Pour un nouveau départ du Front de gauche ».
Le changement n’est pas un slogan de campagne par Gérard Mordillat, écrivain
et cinéaste
Bravo à François Hollande ! Bravo à tous les membres de son gouvernement ! Bravo à tous les élus socialistes qui,
votant avec la droite comme un seul homme, ont effacé le résultat du référendum de 2005 où une majorité
de Français (dont une majorité d’électeurs socialistes) avaient dit non au projet constitutionnel concocté par Valéry
Giscard d’Estaing ! Bravo à l’immense majorité des médias de leur avoir prêté main-forte, d’avoir vanté « la concurrence
libre et non faussée » avec une admirable constance jusqu’à aujourd’hui ! Bravo à cette union sacrée des classes
dirigeantes et nanties d’avoir réussi le plus grand déni démocratique des vingt dernières années ! Car, ne nous y
trompons pas, le résultat des élections européennes de dimanche prend sa source dans ce mépris absolu du vote
des citoyens en 2005. Le Front national triomphe, mais cette victoire est un leurre. Un Français sur quatre n’est pas
d’extrême droite. C’est là tout le paradoxe de cette élection. Nombre de ceux qui ont voté pour le Front national sont
en réalité des démocrates, alors même que ce parti exècre la démocratie. Ce sont des démocrates dans la mesure où,
d’une part, ils sont allés voter ; d’autre part, ils avaient la conviction que, cette fois-ci, leur vote serait pris en compte ;
qu’aucun tour de passe-passe politicien ne serait capable de l’effacer. Et tant pis s’il fallait pour ça voter pour un parti
nauséabond !
C’est la revanche de Lisbonne… La responsabilité des dirigeants socialistes dans le résultat
aux européennes est donc pleine et entière, sans appel. On peut y ajouter l’hypocrisie de se présenter
en victimes, les larmes de crocodile, l’appel à l’union nationale, la cécité et la surdité de monsieur Valls
jurant, la mâchoire crispée, le petit doigt sur la couture du pantalon, que vote ou pas, il ne changerait pas
de politique. Une fois encore, le mépris des citoyens est sans fard et, comme le dirait monsieur Sarkozy,
« décomplexé ». Il n’y a donc rien à espérer de ce côté-là, sinon que ceux des militants socialistes
qui ne se reconnaissent en rien ni dans les pratiques ni dans la politique droitière du gouvernement aient
le courage d’envoyer messieurs Hollande, Valls et consorts rejoindre leurs semblables à l’UMP et refondent
un parti qui puisse sans honte se réclamer de Jaurès. Quant à la gauche – qui n’est « radicale »
que dans la bouche des commentateurs –, la gauche raisonnable, la gauche de la raison de gauche,
il n’est que temps d’en finir avec la foire des ego et des ambitions, les tractations d’appareils, l’éclatement
généralisé des organisations. Peut-être est-ce le résultat inattendu de ces élections européennes :
mettre chacun face à ses responsabilités.
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