Patrick Le Hyaric
« En marche » vers… la prison libérale
Certes il n’est pas encore relié, chapitré ou imprimé
mais le programme de M. Macron et des forces
qui l’entourent existe bel et bien. Tout est écrit
dans les notes de France stratégie, dans les rapports
Attali ou Jouyet /Lévy qui recommandent « de traiter
économiquement le capital humain ».
Celui qui veut détruire ce qu’ils appellent « les rentes », depuis tous les conquis sociaux jusqu’aux droits d’auteurs,
n’a pas caché à Lyon qu’il voulait encore exonérer le capital de ses devoirs de rémunération du travail
et de financement de la sécurité sociale.
Déjà, dans une précédente déclaration, il expliquait que « l’Etat doit continuer à donner plus de souplesse au marché
du travail », après dix-sept contre-réformes pour le « flexibiliser » sans que le chômage ne recule, bien au contraire.
« Toute autre politique est un mirage » s’était-il déjà écrié. Voilà qui est clair. Le programme caché est simple
et peu original : amplifier les contre-réformes libérales des deux derniers quinquennats en s’émancipant
des contradictions qui agitent la famille socialiste.
Les discours du candidat qui se revendique « et de gauche
et de droite », comme le faisait il y a déjà bien longtemps
M. Lecanuet, entassent lieux communs et lapalissades
en usant d’un vocabulaire algorithmique et interchangeable
selon les auditoires. Ils ont pour fonction précise de masquer
la cohérence d’un programme violemment libéral.
Enfiler les évidences comme des perles permet de ne pas
affronter le débat politique, social, économique, écologique,
culturel, démocratique. Du même coup, se trouve camouflée
l’opposition qui s’exacerbe entre le capital et le travail au profit
d’une opposition fantasmée et dangereuse entre
prétendus modernes et archaïques.
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