Déclaration commune PCF et MJCF
Au vu des nombreux incidents survenus le 17 mars,
puis hier 24 mars dans plusieurs villes et facultés :
violences, provocations policières, gardes à vue
de syndicalistes, que nous condamnons,
le Parti communiste français et le Mouvement
des Jeunes Communistes de France demandent
aux pouvoirs publics, garants de l’état de droit,
d’assurer la protection de toutes et tous
dans l’exercice du droit à manifester .
Si les violences policières commises contre le jeune
lycéen du Lycée Bergson à Paris le 24 mars semblent
émouvoir un très grand nombre de citoyens,
force est de constater que ces faits sont à inscrire
dans un cadre délétère de criminalisation
du mouvement social qui, bien qu’entretenu par la droite pendant de longues années, semble continuer,
voire s’amplifier au cours de ce quinquennat.
Nous assistons depuis le début du mouvement de contestation contre la « Loi Travail » à une escalade
sans précédent des attaques contre les libertés et les droits fondamentaux de tous.
Lorsque la police violente la jeunesse de notre pays
devant des lycées, envahit des amphithéâtres d’universités
ou place en garde à vue des responsables syndicaux,
ce sont bien les libertés de réunion, de manifestation et,
au final, d’opinion et d’expression qui sont attaquées.
Lorsque des administrations intimident des élèves
ou leur parents pour ne pas qu’ils participent aux manifestations
ou leur interdisent de se réunir, ce sont ces mêmes libertés
qui sont bafouées.
Avant même ce mouvement, l’exemple des salariés d’Air France ou encore des salariés de Goodyear et Téfal
était déjà révélateur de ce climat.
L’acharnement du gouvernement à ne pas laisser voter la proposition de loi du Front de gauche visant à amnistier
certains délits commis lors de mouvements sociaux en fût une des traductions fortes.
Ces agissements sont les marqueurs d’un exécutif en rupture avec sa jeunesse, en rupture avec les forces
démocratiques qui composent le pays. La ligne jaune a déjà été franchie trop de fois pour que nous laissions
passer de nouveaux événements aussi tragiques.
Aussi , le PCF et le MJCF expriment leur attachement et leur engagement à faire respecter les droits
de liberté d’expression et de manifestation dans notre pays.
Car ce n’est pas par la peur, la sanction et la répression que nous construirons le bien vivre ensemble,
que nous redonnerons confiance en nos institutions et en notre République, que nous ferons vivre
nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité .
Notre jeunesse vaut mieux que çà !
Le PCF et le MJCF appellent leurs militants à prendre toutes les initiatives possibles afin de permettre
la mobilisation la plus large le 31 mars pour exiger le retrait de ce projet de loi .
Paris, le 25 mars 2016