Les anciens mineurs des Houillères du Nord-Pas-de-Calais, qui demandaient réparation pour leurs licenciements à la suite de grèves durement réprimées en 1948 et 1952, ont été déboutés par les prud’hommes de Nanterre, leur action étant jugée « prescrite ».
Dans cette affaire atypique, les anciens mineurs demandaient à la justice de reconnaître le caractère discriminatoire des sanctions, car à l’époque le droit de grève était déjà inscrit dans la constitution.
Mais soixante ans après les faits, et malgré une intervention de la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité) en leur faveur, le conseil des prud’hommes de Nanterre s’en est tenu à une application stricte de la loi et a débouté les 17 demandeurs, dont certains, décédés, étaient représentés par leur famille.
Chaque requérant réclamait 60.000 euros de dommages et intérêts aux Charbonnages de France, l’ancien employeur, et à l’Agence nationale pour la garantie des droits des mineurs (ANGDM), l’établissement public créé en 2004 pour prendre en charge leurs droits sociaux.
D’après le jugement affiché au tribunal, la loi d’amnistie de 1981, qui réhabilitait les anciens mineurs, n’a pas interrompu le délai de prescription fixé à 30 ans. Le conseil des prud’hommes a donc jugé « irrecevable » l’action « sur le fondement du caractère discriminatoire de la sanction (…) imposée ».
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A lire également l’analyse de Pierre Outterick sur la grève de 1948 dans :
Les Cahiers d’Histoire sociale de l’Institut CGT
http://www.ihs.cgt.fr/IMG/pdf_DOSSIER-3.pdf
Le 4 octobre 1948, la grève est totale dans les houillères. La répression est brutale. Le 7 octobre, premier mort en Moselle. Le 13, six femmes de grévistes sont blessées par les CRS à Forbach.
Dans la Loire, la situation s’envenime dès le 18 octobre. Le 20, des heurts importants ont lieu à Firminy et La Ricamarie. Le 21, à Firminy, la police ouvre le feu : Antonin Barbier est tué, Goïo blessé. Il décédera plus tard de ses blessures. A Montceau-les-Mines, une centaine de CRS sont faits prisonniers !
Le 23 octobre, une quinzaine de journalistes et photographes signent à Firminy une lettre dans laquelle ils déclarent que dans l’affaire Barbier, les forces de police ont tiré sans sommation.
Le 28 octobre, le maire communiste de Firminy est révoqué.
Selon Jules Moch, alors Ministre de l’Intérieur, 4000 soldats furent déployés à Saint-Etienne. 35 000 dans tout le Nord Pas-de-Calais, 50 000 dans toute la France.
Selon Joseph Sanguedolce, dans son ouvrage « Parti pris pour la vie », 460 mineurs ont été arrêtés. 368 ont été condamnés. 20 délégués-mineurs ont été révoqués, ainsi que deux administrateurs, pour le seul département de la Loire. (Source : forez-info.com/)