Procès de deux militants : la CFDT, syndicat de coups bas
Posté par communistefeigniesunblogfr le 8 juin 2010
Publié par : ARTICLE XI – lundi 7 juin 2010, par Marie-Anne Boutoleau
Vendredi, tribunal correctionnel de Paris. Deux militants, accusés par la direction de la CFDT de « violation de domicile », comparaissent en appel. Le procès fait suite à une visite effectuée en 2005 au siège du syndicat pour lui demander des comptes sur son soutien à une modification des statut des intermittents. Ou quand une centrale se révèle moteur de la criminalisation du mouvement social.
Procès de deux militants : la CFDT, syndicat de coups bas
Deux militants, poursuivis pour l’exemple
Petit rappel des faits : le 19 avril 2005, une centaine d’intermittents, de chômeurs et de précaires répond à l’appel de la Coordination des intermittents et précaires d’Ile-de-France. L’objectif ? Profiter d’une exposition au siège national de la CFDT – dont l’entrée est libre ce jour-là – pour demander des comptes à la direction de ce syndicat, atteint de graphomanie aïgue [1]. Ils réussissent à monter dans les étages, pour finalement atteindre la cafétéria, où ils espèrent obtenir une entrevue avec Annie Thomas, alors secrétaire générale de la CFDT – et ensuite devenue présidente de l’Unedic (poste qu’elle a quitté début 2010).
La CFDT est alors le seul syndicat à avoir refusé de discuter avec les collectifs d’intermittents de sa position sur la réforme de leur statut. Il faut dire que la centrale et ses dirigeants n’ont pas de quoi être fiers : François Chérèque lui-même a passé un deal avec Jean-Pierre Raffarin sur le sujet. En échange de sa signature sur la réforme des retraites de 2003, le gouvernement s’engageait à défendre la position de la CFDT (conforme – quel heureux hasard ! – à celle du Medef) sur le statut des intermittents [2].
Ces salariés précaires ne sont donc pas les bienvenus au siège de l’organisation, qui devrait pourtant les défendre. Et les manifestants sont pris à partie par les gros bras du syndicat (qui portaient des brassards « Oui au TCE »…). Dans la bousculade, l’un des permanents syndicaux-vigiles tombe à terre et se blesse le petit doigt. Et quelqu’un s’empare également également d’une affiche vantant les mérites du dernier livre du saint-patron du lieu, François Chérèque. Suffisant pour que la CFDT porte plainte pour violences, vol et violation de domicile.
Problème : les flics n’ont relevé aucune identité suite à cette action, les rapports de police mentionnant même que les intermittents ont quitté « calmement » les lieux « après concertation entre les manifestants et des représentants de l’organisation syndicale ». Le constat des policiers après le passage de ces dangereux délinquants est même sans appel : « pas de violences, pas de dégradations ». De même, les enregistrements des caméras de vidéosurveillance, qui truffaient les locaux et auraient pu servir de preuve à l’accusation, ont malencontreusement été effacés et n’ont jamais pu être visionnés… Peut-être parce que, justement, ils ne prouvaient rien du tout ?
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Notes
[1] Maladie qui le contraint à signer tous les reculs sociaux voulus par ceux qui nous gouvernent.
[2] Cet épisode a été relaté dans un article du Monde datant du 27 septembre 2007 et consultable en PDF sur le site de la CGT spectacle de Bretagne.
A lire également sur : http://www.hns-info.net/ :
Procès de la CFDT contre Ludo et Michel : le congrès de la centrale de Chérèque commence au tribunal
Le site de la Compagnie Jolie Môme : http://www.cie-joliemome.org/
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