À la Fontaine des innocents, un rassemblement
pour exiger la libération de Nadir Dendoune
Rosa Moussaoui, photo Camille Millerand
Au dixième jour de détention de notre confrère,
syndicats de journalistes, responsables politiques
ou simples citoyens ont exigé sa libération,
avec RSF et son comité de soutien.
Pour conjurer l’inquiétude, l’humour. Nadir, tes oreilles ont sifflé, vendredi soir, à la Fontaine des Innocents.
Nous t’épargnerons les mots d’esprit à tes dépends, juste des expédients pour atténuer l’angoisse.
Samedi, notre confrère, Nadir Dendoune, journaliste indépendant, arrêté le 23 janvier à Bagdad, dans l’exercice
de son métier, purgeait son dixième jour de détention dans une caserne militaire, sans motif sérieux,
sans inculpation, sans possibilité de se défendre, sans contact avec l’extérieur. Pour de simples photos, disent
les autorités irakiennes.
Ses proches, ses amis, ses confrères, ou simplement des citoyens révoltés par l’injustice qui lui est faite,
se sont rassemblés, vendredi soir, à la Fontaine des innocents, à Paris. Avec un simple mot d’ordre :
« Libérez Nadir ». Des organisations professionnelles, des représentants de la gauche, des artistes, des élus
et des habitants de la Seine Saint Denis, son département, ont témoigné par leur présence de leur solidarité
avec ce personnage atypique, attachant, chaleureux. On pouvait croiser, dans la foule, des amis de
l’Ile-Saint-Denis, des responsables syndicaux, des poètes du béton, séquanodyonisiens du cru,
comme Hocine Ben ou Thomas Pitiot.
Christophe Deloire, le directeur général de Reporters sans frontières, a rappelé que Nadir était « parti en Irak
comme journaliste français, pour faire son travail de journaliste ». « Il est inadmissible qu’il se retrouve depuis
dix jours en détention pour avoir fait son métier. Quel que soit l’endroit où ils se trouvent les détenus finissent
toujours par entendre le bruit qui est fait à des milliers de kilomètres de là », a-t-il lancé, en exigeant
de nouveau sa libération.
Patrick Le Hyaric, le directeur de l’Humanité, a regretté l’apathie des médias télévisés, trop lents à se faire
l’écho de l’injustice faite à notre confrère. En d’autres temps, avec d’autres journalistes, on vit réactivité
plus prompte…
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