La privatisation de l’école ? La Suède s’en mort les doigts.
Posté par communistefeigniesunblogfr le 23 décembre 2013
Éducation : la Suède n’en peut plus du tout-privé
La privatisation de l’école ? La Suède s’en mort les doigts.
Vingt ans après le lancement d’un programme de privatisation partielle
des écoles secondaires, le pays s’interroge sur le bien-fondé
d’une telle politique, marquée par la faillite de nombreux établissements
et la baisse du niveau des élèves.
Sur le modèle du chèque éducation défendu, en France, par l’extrême droite et une partie de la droite, la Suède a été le premier État européen, au début des années 1990, à fournir aux parents des bons finançant l’inscription de leur enfant dans les premiers collèges privés du pays. Un quart des établissements scolaires du secondaire sont désormais privés dans le pays et près de la moitié d’entre eux sont la propriété partielle ou totale d’entreprises, qui peuvent en tirer des bénéfices.
Faillites et licenciements
Mais voilà. Le bilan financier et éducatif de ces établissements est aujourd’hui très inquiétant. Plusieurs d’entre eux ont fait faillite ces dernières années, dont récemment JB Education, une école secondaire propriété de l’entreprise Axcel, qui accueillait 11 000 élèves. Facture : un milliard de couronnes (111 millions d’euros) et un millier d’enseignants au chômage. Des dizaines d’autres établissements ont aussi connu des revers de fortune. Un collège suédois sur quatre perd de l’argent et le risque d’insolvabilité a augmenté de 188% depuis 2008. Des difficultés financières accentuées par la baisse démographique du nombre d’élèves dans le secondaire.
La dérégulation totale autorisant tout, ou presque, a produit des effets délétères. L’an dernier, les inspecteurs de l’Éducation nationale ont reproché à JB Education de se contenter de faire passer les examens aux élèves. Ils ont aussi dénoncé le mode de fonctionnement de Praktiska Sverige, qui accueille plus de 5 000 élèves et engage des enseignants sans diplôme, en CDD, tout en réduisant le nombre de bibliothèques scolaires. Sans parler de cet homme condamné pour pédophilie qui avait pu ouvrir plusieurs écoles sans enquête préalable des autorités de tutelle…
«J’ai souvent dit qu’il était plus facile d’ouvrir une école indépendante qu’une baraque à hot dogs, souligne Eva-Lis Siren, secrétaire générale de Lararforbundet, le principal syndicat enseignant. Quand on incite à la liberté de choix, on perd de vue le contrôle de la qualité.» Selon une étude de l’Agence nationale pour l’éducation, un élève de 15 ans sur quatre n’est désormais pas capable de comprendre un texte factuel de base.
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