Europe : Choc frontal entre les marchés financiers et les peuples
Posté par communistefeigniesunblogfr le 12 mars 2010
Grèce, Portugal, Islande…
Un choc frontal entre la finance et les peuples
Par Bruno Odent – L’Humanité – 12 mars 2010
Grève générale en Grèce, référendum islandais :
les peuples refusent de payer la note de la crise.
La dictature financière est désormais un talon de fer pour les
nations elles-mêmes.
C’est le dossier de l’Humanité, vendredi.
La précipitation vers des superplans d’austérité provoquée par le surendettement des États — la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Italie
ou l’Irlande ne figurant en fait qu’aux avant-postes européens — exprime l’entrée de l’Europe dans une nouvelle phase de la crise
entamée avec le krach de 2007-2008, celle d’un choc frontal entre les marchés financiers et les peuples.
Ce sont les grands acteurs de la finance, les Kommerzbank, BNP Paribas ou autres Goldman Sachs, créanciers des États, qui
exigent des citoyens des différents pays qu’ils règlent l’addition de la crise. Des exemples très concrets permettent de comprendre
comment on en est arrivé à cette situation explosive, l’impasse étant si totale pour tous ceux qui entendent rester dans les rails du
système — entendez dans le respect des normes du pacte de stabilité — qu’ils ne conçoivent plus d’autre issue que celle d’une
épreuve de force comme aujourd’hui avec le peuple grec. Les banques françaises sont particulièrement bien placées parmi les
acteurs qui ont parié sur les difficultés des États. Elles figurent ainsi parmi les plus grosses détentrices de titres de dette grecque —
plus de 55 milliards d’euros à la fin de l’an dernier, selon la Banque des règlements internationaux (BRI).
Un placement très lucratif puisque le taux de l’ardoise hellène (bien supérieur dès le départ à celui de la France) a
explosé avec la spéculation, passant aujourd’hui à plus de 6 % (sur les marchés, la rémunération du placement
grimpe avec le risque présumé pris par les « investisseurs »). Et comme les traders de Natixis, BNP Paribas et
autres ont pu réaliser leurs opérations en empruntant eux-mêmes à un taux dérisoire (1 %) auprès de la Banque
centrale européenne (BCE), on mesure les gains qu’ils ont pu réaliser sur ce seul écart de taux. Sur le dos des
contribuables grecs.
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