Tollé en Autriche après des propos sur les juifs d’Heinz-Christian Strache
Des propos du dirigeant de l’extrême droite en Autriche,
comparant les participants au controversé bal des corporations
estudiantines aux juifs persécutés, ont suscité un tollé en Autriche,
conduisant le président Heinz Fischer à lui refuser une décoration
officielle.
Le traditionnel bal du Wiener Korporationsring (WKR), organisée par les étudiants des « Burschenschaften » proches de l’extrême droite, auquel participait notamment Heinz-Christian Strache, le leader populiste du FPÖ (Parti autrichien de la liberté, droite populiste) et la candidate d’extrême droite à l’élection présidentielle en France, Marine Le Pen, avait provoqué une importante contre-manifestation à Vienne vendredi soir, à l’appel d’organisations de gauche, des Verts et de mouvements de la société civile. Or, selon le quotidien autrichien Der Standard, Strache aurait comparé l’évènement à « la Nuit de cristal », un pogrome déclenché par les nazis contre les juifs en novembre 1938, proclamant, par allusion à la contre-manifestation: « Nous sommes les nouveaux juifs« .
Vidéo : Manifestation contre « le bal des vampires » à Vienne (27 janvier 2012)
http://www.youtube.com/watch?v=QAC-ImHp3v8&feature=player_embedded
Si le dirigeant de l’extrême droite autrichienne ne dément pas explicitement avoir tenu ces propos, il affirme qu’ils ont été sortis de leur contexte. La Communauté israélite d’Autriche (IKG) a annoncé son intention de porter plainte, dénonçant une « provocation monstrueuse » et une « relativisation de l’Holocauste« . Les trois autres grandes formations politiques, le Parti social-démocrate (SPÖ), le Parti populaire (ÖVP, démocrate-chrétien), tous deux au pouvoir, et Les Verts ont vivement critiqué le dirigeant de l’extrême droite.
Le président Heinz Fischer (social-démocrate) devait remettre à Heinz-Christian Strache, au titre de son activité de parlementaire, l’une des plus hautes distinctions de la République autrichienne, mais la présidence a annoncé mardi dans un communiqué qu’elle y renonçait « au regard de la polémique au sujet des propos attribués à Heinz-Christian Strache ».
Source : 31 janvier 2012
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