L’Édito de l’Humanité de ce mardi : Vulnérable
Posté par communistefeigniesunblogfr le 13 novembre 2012
Éditorial Par Maurice Ulrich
Édito : Vulnérable
Pour Maurice Ulrich, qui signe l’édito de l’Humanité
de ce mardi, « François Hollande sans doute
s’adressera ce soir à la France. Mais on saura aussi
qui il écoute et à qui il veut parler. Il devra choisir
entre la droite, le patronat et les docteurs
en austérité qui veulent une reddition du gouvernement
et le Front de gauche, pour lequel un autre cours
de la politique gouvernementale est possible
si les idées du changement reprennent de la force.
C’est peu de dire que François Hollande, ce soir, sera attendu
au tournant. D’autant que, d’une certaine manière, c’est déjà
un tournant qui a été pris la semaine passée avec le pacte de
compétitivité.
Les vingt milliards pour les entreprises accordés sans véritables
conditions en matière d’emploi et de développement productif,
le retour de la TVA sociale, qu’on l’appelle comme on veut, sortie par la porte pour revenir par la fenêtre en sont
le témoignage. Certes, le président entend faire preuve ce soir de « pédagogie » afin de démontrer qu’il concilie
efficacité économique et justice sociale. C’est curieux comme la pédagogie est le maître mot dès lors qu’il s’agit de dire
au plus grand nombre qu’il n’a pas compris qu’un mal était en fait un grand bien.
C’est ainsi que le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, se livrait hier dans les colonnes d’un de nos quotidiens
à ce difficile exercice, indiquant qu’il était urgent de restaurer les marges des entreprises « afin que celles-ci puissent
investir et gagner en compétitivité. Et donc embaucher ». Qui ne voit pas que c’est le « et donc » qui pose
problème? Il est vrai qu’Arnaud Montebourg, comme il le disait avant-hier dans le Journal du dimanche, s’adresse
pour cela « à la conscience des chefs d’entreprise ». Certes, ces derniers ne sont ni anges ni bêtes mais, comme on sait,
« qui veut faire l’ange fait la bête ».
Toutefois, François Hollande n’en sera pas moins attendu au tournant. Ce que veulent la droite, le patronat, Mme Merkel
et les docteurs en austérité de l’Union européenne, ce n’est pas seulement un virage, pas seulement une conversion,
mais une abjuration et une reddition. Jean-François Copé souhaite « une autocritique » et pourquoi pas une robe
de bure avec une corde au cou ? Et pour l’un des conseillers économiques les plus influents du gouvernement allemand,
« le problème le plus sérieux de la zone euro en ce moment, ce n’est plus la Grèce, l’Espagne ou l’Italie,
mais la France, car elle n’a rien entrepris pour vraiment rétablir sa compétitivité. Elle est même en train de faire
le contraire ».
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