Le sacrifice nucléaire de nos enfants
Dr. Helen Caldicott est pédiatre, spécialiste en fibrose kystique et présidente
fondatrice de Physicians for Social Responsibility qui, au nom d’un groupe
de coordination plus grand, a reçu le prix Nobel pour la Paix en 1985.
Il semble que ce texte n’a pas été assez diffusé, c’est pourquoi j’en reproduis
ici la traduction française, ainsi que les liens vers les versions anglaise,
Le sacrifice nucléaire de nos enfants :
14 recommandations pour aider le Japon contaminé par la radiation.
Par Helen Caldicott, M.D. – Le 24 Août 2012
« En voyage à Cuba en 1979, j’ai été frappée par le nombre de panneaux publicitaires en bord de route
affichant ces mots « Nos enfants sont notre patrimoine national ».
Ces mots résonnèrent dans mon âme de pédiatre car je les trouve tellement vrais. Mais comme l’affirme
Akio Mastsumura dans son article, nos enfants sont actuellement sacrifiés sur l’autel des programmes
politiques et nucléaires des Nations unies pour la survie des hommes politiques, dont la plupart sont
des hommes, ainsi que pour des raisons de « sécurité nationale ».
Le problème dans le monde actuel est que les chercheurs ont oublié le commun des mortels à leur niveau
d’entendement de la science. Savent-ils qu’une mauvaise application de la science, et notamment
de la science nucléaire, a détruit et continuera à détruire une grande partie de l’écosphère et de la santé
humaine ?
A vrai dire, la plupart des hommes politiques, d’affaires, des ingénieurs et des physiciens nucléaires
ne comprennent manifestement rien à la radiobiologie, et notamment quant à savoir comment la radiation
provoque le cancer, les déformations congénitales et les maladies génétiques qui se transmettent
de génération en génération. Ils ne reconnaissent pas non plus que les enfants sont vingt fois plus sensibles
au rayonnement que les adultes, que les fillettes sont deux fois plus vulnérables que les petits garçons
et les fœtus bien plus encore.
D’où la réaction ridicule et irresponsable des hommes politiques japonais au désastre de Fukushima,
non seulement parce qu’elle repose sur une ignorance totale mais aussi parce qu’elle est influencée par les liens
politiques qu’ils entretiennent avec TEPCO (Tokyo Electric Power Company) et l’industrie nucléaire, qui ont
tendance à orchestrer une grande partie du débat politique japonais.
L’accident de Fukushima a libéré 2,5 à 3 fois plus de radiations que Tchernobyl alors que le Japon a une population
beaucoup plus dense et importante que l’Ukraine, le Belarus et la Russie ; étant donné également qu’un million
de décès attribués à Tchernobyl sont survenus dans les 25 années après cet accident, on s’attend à ce que plus
d’un million de Japonais succombent aux retombées de Fukushima au cours des 25 prochaines années. Cependant,
pour cette génération, le temps d’incubation du cancer à la suite de l’exposition à la radiation peut varier entre
2 et 90 ans. Ce constat s’applique donc aussi à toutes les générations japonaises futures qui seront exposées
à un environnement et à une alimentation radioactifs.
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Article original sur fukushima.over-blog.fr
source traduction française : http://akiomatsumura.com/wp-content/uploads/2012/08/Helen-Caldicott-article-French-sep-12.pdf