Source : oclibertaire.free.fr/
Source : amerikenlutte.free.fr/
Source : euskalherria.indymedia.org/eu
Bain de sang dans l’Amazonie péruvienne
l’Humanité – Cathy Ceïbe – 8 juin 2009
Lima . Au moins cinquante personnes, majoritairement indigènes, ont été tuées dans l’ouest du pays alors qu’elles protestaient contre le bradage de leurs terres.
Aux manifestations et barrages avec les symboliques flèches et lances indiennes, le gouvernement péruvien a répondu par des rafales de tirs et des bombes lacrymogènes depuis des hélicoptères.
Vendredi, la petite localité de Baguas, dans le nord oriental de l’Amazonie, a été le théâtre d’une sanglante répression policière contre des rassemblements pacifiques d’Indiens. Au moins cinquante personnes auraient trouvé la mort mais le décompte des victimes pourrait être encore plus important. La seule donnée officielle faisait état de vingt-deux policiers tués, selon un communiqué gouvernemental qui n’a reconnu que neuf assassinats côté Indiens. Le quotidien, la Primera avançait quant à lui le nombre de 57 « disparus » et des corps jetés dans les rivières. Face à l’escalade de violence, des manifestants s’en sont pris à des bâtiments officiels ainsi qu’au siège du parti APRISTE (Alliance populaire révolutionnaire américaine), du président de l’ultradroite, Alan Garcia.
Le gouvernement a depuis placé cinq départements en état d’urgence. « Nous nous étions déplacés pacifiquement depuis quarante-cinq jours et nous ne nous attendions pas à cette réaction et encore moins à cette attaque aérienne et terrestre, a rappelé Alberto Pizango, président de l’Association interethnique de développement de la forêt péruvienne (AIDESEP). Le gouvernement a utilisé des armes de guerre comme si nous étions des délinquants, nous dénonçons ce fait comme un génocide. »
Depuis le 9 avril, près de 60 ethnies de l’Amazonie réclament l’abrogation de plusieurs décrets relatifs à des lois sur la faune et la flore, et les ressources hydrauliques de cette région, ouvrant droit à l’exploitation par des multinationales étrangères de ressources sur des terres qu’elles revendiquent comme les leurs. Sans concertation, le Congrès a reporté, jeudi, le débat sur le controversé décret 1090, méprisant ainsi plus d’un mois de mobilisation.
« Que peut faire un gouvernement sinon agir avec énergie pour mettre de l’ordre », s’est contenté de rétorquer Alan Garcia dont l’implication, par le passé, dans des exactions, fait l’objet de sévères accusations.
Les principales confédérations nationales, appuyées par des formations politiques, ont décidé de se constituer en « front de défense de la vie et de la souveraineté nationale ». Ce « frente » a prévenu qu’il appellerait à une grève nationale si le gouvernement refuse de revenir sur les dispositions législatives incriminées, rebaptisées depuis de « décrets de la mort ».
Cathy Ceïbe
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Multinationales
Rappelons que la politique du gouvernement péruvien d’Alan García est de livrer la plus grande partie du territoire aux intérêts des multinationales, en particuliers les sociétés pétrolières et minières.
Entreprises concernées par le décret-loi permettant de créer des concessions minières et de forage et de livrer ainsi les ressources naturelles aux appétits capitalistes. La franco-britanique Perenco, dirigée par François Perrodo, l’une des plus grandes fortunes de France, très en pointe dans les forages pétroliers dans cette zone du nord du Pérou comme elle est déjà très installée en Equateur. http://fr.wikipedia.org/wiki/Perenco http://www.survivalfrance.org/actu/4532 http://www.perenco.com/home.html Addresse : 25 Rue Dumont D’urville, Paris, 75116, France Tel : 33 01 53 57 66 00
Il y a aussi la compagnie canadienne Petrolifera http://www.survivalfrance.org/actu/4554 http://www.petrolifera.ca/
Enfin, signalons aussi une compagnie argentine Pluspetrol et une autre, étatsunienne, BPZ ENERGY, qui sont sur les rangs pour investir dans la région grâce au décret contesté par les populations originaires de cette partie amazonienne du Pérou.
A noter que ces entreprises collaborent sur des programmes de recherche-développement avec l’IRD Français.
Source : endehors.org/news/
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Vers une grève générale
Dimanche 7 juin a été créé le Front de Défense de la Vie et de la Souveraineté Nationale à l’initiative des principales organisations syndicales et politique du pays. Ces organisations appellent à une grève générale si d’ici le 11 juin, jour de mobilisation et de solidarité avec les populations amazoniennes, le gouvernement n’a pas retiré les décrets refusés par les amérindiens, décrets qui s’appellent maintenant “décrets de la mort”. Le Front demande l’arrêt des poursuites contre le président de la Aidesep, Alberto Pizango. Il demande la démission du gouvernement car celui-ci ne cesse « de jeter de l’huile sur le feu » en poursuivant « l’escalade de la violence » et qu’il a perdu toute légitimité car il a « les mains tâchées de sang ».
Les membres du Front de Défense de la Vie et de la Souveraineté Nationale sont la Asociación Interétnica de Desarrollo de la Selva Peruana (Aidesep), la Coordinadora Andina de Organizaciones Indígenas (CAOI), le Confederación General de Trabajadores del Perú (CGTP) la Central Unitaria de Trabajadores (CUT), la Confederación Nacional Agraria (CNA), la Confederación Campesina del Perú (CCP), la Coordinadora Político Social (CPS) et divers fronts régionaux de défense.
Source : oclibertaire.free.fr/
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Survival demande le retrait des compagnies pétrolières
Extrait :
Les manifestations indiennes ont été traitées avec mépris par le gouvernement : le président Garcia n’a prêté aucune attention aux tentatives des membres du Congrès de remettre en question les lois qui sont au cœur du conflit, traitant les manifestations de ‘conspiration’ et leurs auteurs d’‘ignorants’. Avant d’entrer en clandestinité, le leader indien Alberto Pizango a déclaré : ‘Nous ressentons amèrement que le gouvernement nous a toujours traités comme des citoyens de seconde zone.’
Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Les Indiens péruviens sont contraints de prendre des mesures désespérées pour tenter de sauver les terres qui leur ont été spoliées depuis cinq siècles.
‘Ces mouvements de protestation sont le signe que l’ère coloniale est définitivement révolue. Les Indiens amazoniens ne se laisseront plus traiter avec la brutalité et l’injustice qui ont inlassablement régné jusqu’à présent. Cette époque est terminée. C’est le Tiananmen de l’Amazonie et s’il se termine de la même façon, cela entâchera définitivement la réputation du Pérou.
‘Les compagnies pétrolières opérant au Pérou devraient suspendre toutes leurs activités tant que le calme ne sera pas restauré et que les droits territoriaux des Indiens ne seront pas respectés et garantis – c’est alors seulement qu’ils pourront négocier équitablement.’
Source : survivalfrance.org/