11 septembre 1973, le coup d’État au Chili
Chili. Contre Allende, ils ont tout fait
Salvador Allende quelques jours après son élection, en octobre 1970.
L’oligarchie chilienne et les dirigeants
des États-Unis ont du mal à accepter
la victoire de Salvador Allende.
Dès lors, tout est mis en place pour
briser l’élan de l’Unité populaire
vers un socialisme démocratique,
avant qu’il ne soit trop tard. À tout prix…
« UNE BANDE D’ABRUTIS incapables d’apprécier correctement une campagne électorale et de prévoir
les résultats. Qu’on me ramène cet ambassadeur de merde (l’ambassadeur US à Santiago – NDLR).
Désormais tout se décidera ici. » Le président Nixon, connu pour son vocabulaire fleuri, furieux
après l’annonce de l’élection possible de Salvador Allende à la présidence de la République du Chili,
entouré de ses principaux conseillers, n’en croit pas ses yeux. Allende est bien arrivé en tête du scrutin
avec 36,6 % des suffrages mais seulement très légèrement devant le conservateur Alessandri (35,3 %)
alors que le démocrate-chrétien Tomic recueille 28,1 %. L’usage veut que le candidat arrivé en tête
soit confirmé au poste de président par le Congrès, alors dominé par les démocrates chrétiens
et les conservateurs. Nixon ne décolère pas : si des dispositions ne sont pas prises rapidement,
un accord entre l’Unité populaire et les démocrates-chrétiens permettrait l’élection de Salvador Allende.
Branle-bas de combat à Washington, avec un objectif : « faire capoter Allende ». Des patrons,
des militaires et des politiques chiliens sont convoqués d’urgence pour la mise au point de la réplique.
Le patronat arrive bon premier, suivi de quelques officiers et des chefs des partis de droite avec,
en prime, deux démocrates-chrétiens officiellement dissidents, officieusement mandatés
par leur direction pour prévoir l’avenir. À la jésuite, une tradition dans ces milieux.
Deux plans sont adoptés dès le 14 septembre.
Track one. Il s’agit de faire élire par le Congrès le candidat arrivé en deuxième position puis de provoquer
un nouveau scrutin avec cette fois un candidat unique de la droite.
Track two. Préparation d’un soulèvement militaire et réactivation de l’extrême droite, Patria y Libertad.
Vidéo: la CIA, Kissinger, Nixon et la chute d’Allende
sur youtube
Le 25 octobre, le chef d’état-major René Schneider meurt sous les balles lors d’une tentative
d’enlèvement. La veille, un accord passé au Congrès entre la Démocratie chrétienne
et l’Unité populaire a débouché sur l’élection de Salvador Allende.
Les premiers plans américains ayant échoué, une deuxième partie s’annonce.
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Documentaire : Le dernier combat d’Allende