Bolivie : Pour la droite néocoloniale, tout est bon contre « le gouvernement des mouvements sociaux »
Posté par communistefeigniesunblogfr le 14 août 2013
Bolivie :
Les charognards sont à l’affut
L’été de Pau à La Paz, par Jean Ortiz.
Au moment où les « Indigènes » (en Bolivie on utilise
plus ce terme que celui « d’Indiens ») trouvent enfin
reconnaissance, considération, « protagonisme »,
et épanouissent leurs langues, leurs cultures,
ne voilà-t-il pas qu’un recensement officiel jette
un trouble inattendu.
Au précédent recensement de 2001, 38% de la population déclarait n’appartenir à aucun des 36 peuples
indigènes reconnus par la Constitution. Le recensement de 2012, à première vue, indiquerait une baisse
des « peuples premiers ». Ils ne représenteraient que 42% de la population (les plus nombreux étant les quechuas).
Ces résultats étonnants sont contestés car pour certains les questions auraient été maladroites, mal posées,
les »sondeurs » inexpérimentés, le délai trop court, précipité…
Qu’à cela ne tienne : tout fait ventre pour la droite néocoloniale, « blanche », raciste, de Santa Cruz
et des départements de la « demi-lune », celle qui tenta un coup de force séparatiste. Elle s’est emparée goulument
de ces pourcentages pour tenter de relancer les affrontements ethniques et plaider en faveur
d’une « Bolivie majoritairement métis » (entendez « blanche »), qui serait discriminée par la politique, qu’elle qualifie
d’ »indigéniste », du gouvernement Morales. « Finissons-en avec cette vilaine souillure indienne! » Le racisme pointe
son nez, plus long que celui de Pinocchio. La droite, l’oligarchie, ont toujours considéré les Indiens
comme un handicap pour le pays, quasiment comme des animaux.
Alors tout est bon contre « le gouvernement des mouvements sociaux », y compris jouer avec le « nationalisme » racial
et le feu raciste. Durant des siècles la « Bolivie métis » des colonisateurs, des capitalistes, effaça les Indiens du paysage,
les nia, écrasa, exploita, »esclavisa »… On appelle cela un « ethnocide ». Le vice-président Linera confirme cette analyse :
« parler de nation métis c’est en réalité occulter un ethnocide commis par une classe sociale ; parler de nation et d’État
boliviens et de nations culturelles indigènes originelles , paysannes, permet de faire preuve du respect
et de la reconnaissance des nations ancestrales, mais aussi d’affirmer une construction commune contemporaine,
que nous bâtissons ensemble autour de notre identité bolivienne ».
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