Depuis plusieurs semaines, et près de dix ans après les tragiques événements du 13 juillet 2001, les femmes d’Hassi Messaoud, base pétrolière du sud algérien, se font agresser par des bandes de jeunes délinquants. Dans la nuit du 11 avril dernier, les violences ont redoublé sans que la police n’intervienne.
Voir sur : http://hassi-messaoud.over-blog.com/ le reportage de TV5 Monde du 14 avril 2010
Reportage autour de l’affaire Hassi Messaoud
Articles :
Algérie
Le lynchage des femmes de Hassi Messaoud se poursuit
Des faits extrêmement graves ont eu lieu ces deux derniers mois dans la ville de Hassi Messaoud, base pétrolière du sud algérien où une chasse aux femmes s’est organisée. Ces dernières, venues des quatre coins du pays, travaillant dans des multinationales afin de subvenir aux besoins de leurs familles, se sont fait agresser régulièrement la nuit. Leurs maisons ont été saccagées et pillées par des hommes armés de gourdins, de haches, de couteaux, qui agissaient cagoulés, ou même à (…)
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Algérie. Hassi Messaoud : la chasse aux femmes seules
Dans cette ville pétrolière du Sud algérien, les femmes venues travailler ici dans l’espoir de faire vivre leur famille sont agressées par des hommes. Influencés par les intégristes, ils se livrent à un soi-disant « expédition d’épuration ».
Hassi Messaoud, envoyée spéciale
d’El Watan.
Depuis deux semaines, chaque soir, le scénario de l’horreur se répète, face à l’impuissance ou l’inertie des services de police, alors qu’un commissariat se trouve à quelques centaines de mètres du lieu des exactions dans Hassi Messaoud, cette ville pétrolière censée être la plus surveillée du pays. Les maisons ne sont pas choisies au hasard. Elles sont repérées dans la journée, puis mises à sac la nuit. La plupart sont habitées par des femmes originaires du Nord, qui vivent loin de leur famille. Rares sont celles qui déposent plainte, car les plus téméraires ont payé cher leur acte. Elles ont fini par abandonner leur domicile, errant d’un quartier à un autre à la recherche d’un lieu plus sûr. Les témoignages de certaines d’entre elles font froid dans le dos. Terrorisées, les victimes refusent toutes de révéler leur identité. « C’est la misère qui nous a fait faire des centaines de kilomètres à la recherche d’un emploi pour nourrir nos familles. Nous ne voulons pas perdre le pain de nos enfants. Nous voulons juste gagner notre vie avec dignité et dans la sécurité. Nous sommes des citoyennes au même titre que les autres, et nous avons le droit d’aller n’importe où pour travailler », déclare Souad, âgée d’une trentaine d’années. Lorsque nous lui avons rendu visite, dans sa maison du quartier des 36 Logements, elle a mis du temps à nous ouvrir la porte. Notre identité déclinée, elle exprime son « grand soulagement ».
Torturées, violées, enterrées vivantes
Cela fait plus d’une semaine que sa sœur et elle vivent un « vrai cauchemar ». Une bande de cinq à six jeunes enturbannés ont fait irruption chez elles au milieu de la nuit. « On nous avait déjà parlé de femmes ayant été agressées dans leur maison, mais je n’y ai pas cru. Je ne pensais pas qu’un jour je serais une des victimes », raconte Souad, l’aînée d’une famille de trois filles et un garçon. Cela fait dix ans qu’elle travaille à Hassi Messaoud.
Lire la suite sur : humanite.fr/2010-04-17
Algérie. Le fanatisme tue
Le Code de la famille faisant des femmes des mineures à vie et l’idéologie intégriste expliquent en grande partie le sexisme.
Comment est-il possible que des personnes soient torturées, violées, volées, humiliées dans l’indifférence et l’impunité ? Neuf mois après le lynchage de dizaines de femmes à Hassi Messaoud, les agressions ont repris dans cette ville saharienne, à 800 kilomètres au sud-est d’Alger. En 2001, après un prêche virulent d’un imam, des hommes fanatisés se sont attaqués à des femmes vivant seules, célibataires ou divorcées, accusées d’être des « putes ». Cette importante commune pétrolière d’Algérie attire des milliers de travailleurs du pays, notamment des femmes, qui viennent faire le ménage ou la cuisine dans les entreprises étrangères arrivées avec la libéralisation de la production des hydrocarbures.
Les associations féministes d’ici et de là-bas lient cette violence sexiste au Code de la famille qui fait des femmes des mineures à vie, officiellement placées sous le contrôle des hommes. De telles agressions sont également à mettre en relation avec l’idéologie intégriste.
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Violences à l’égard des femmes à Hassi Messaoud :
Les victimes et les associations exigent une protection de l’État
Par Salima Tlemçani – 15 avril 2010
Dans une lettre ouverte adressée au wali d’Alger, douze femmes, victimes de violences à Hassi Messaoud, interpellent le premier responsable de la wilaya de Ouargla, dont dépend la ville de Hassi Messaoud où elles ont fait l’objet d’agression.
Les signataires indiquent qu’« en raison de l’absence de sécurité, chaque soir des jeunes armés de couteaux, barres de fer, sabres et bâtons attaquent leurs domiciles pour voler tout ce qui a de la valeur avant de les humilier et de les tabasser ».
[Lire la suite sur : El Watan.com/]
Violences contre les femmes travailleuses à Hassi Messaoud :
La société civile lance un collectif de solidarité
Par Salima Tlemçani – 20 avril 2010
Une réunion a regroupé, dimanche dernier à Alger, de nombreux représentants du mouvement associatif féminin et des militants des droits de l’homme.
Cette réunion a pour objectif la solidarité avec les femmes victimes de violences à Hassi Messaoud. Un collectif de soutien a été mis en place à cette occasion et doit prendre contact avec les pouvoirs publics pour les interpeller sur la situation des femmes travailleuses de cette ville pétrolière. Après un long débat, les participants à cette réunion ont proposé l’organisation d’un rassemblement devant le ministère de l’Intérieur pour « dénoncer les agressions » dont sont victimes les femmes à Hassi Messaoud et appelé à prendre des « mesures urgentes » pour mettre un terme à cette « dérive ».
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Les événements du 13 juillet 2001 :
Épouvante à Hassi Messaoud
Par Hassane Zerrouky
Des femmes seules ont été agressées, violées et mutilées par des islamistes.
À Hassi Messaoud, il n’y a pas que le pétrole qui coule. L’intégrisme islamiste a refait son apparition. Dans la nuit du vendredi 13, aux environs de 22 heures, au samedi 14 juillet, 300 individus habitant le quartier Bouamama s’en sont pris avec une rare férocité à des femmes vivant seules dans des habitations vétustes dans le lieu-dit » Haïcha « . Aux cris de » Allah ou akbar « , les assaillants n’ont pas lésiné sur les moyens : viol collectif, agressions à l’arme blanche et au gourdin, faisant une vingtaine de blessées dont six dans un état jugé très sérieux. Certaines ont été tout simplement mutilées au corps et au visage. D’autres traînées nues dans la rue sous le regard épouvanté des riverains habitant une cité voisine de ce quartier déshérité. » J’ai appelé la police mais elle n’est arrivée que vers 3 heures du matin, soit plus de cinq heures après le début de l’agression « , raconte un témoin dans le journal Liberté. Cette punition en règle a donc duré jusqu’à 3 heures du matin avant que la police n’intervienne.
À l’origine de cette expédition, un imam islamiste, Amar Taleb, qui lors de la grande prière du vendredi à la mosquée de la ville a prononcé un prêche virulent contre ces femmes au comportement » immoral « , a appelé les habitants » à chasser les fornicatrices de leur quartier « . Fanatisés, les assaillants ont alors décidé de punir au nom de Dieu ces femmes, dont le seul crime est de vivre seules à Hassi Messaoud.
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