Goodyear. Le soutien de Patrice Carvalho
Le député de l’Oise, Patrice Carvalho a interpellé
le premier ministre à l’Assemblée nationale, mercredi,
lors des questions d’actualité, à peu près dans les termes
employés dans ce point de vue.
« Il faut remonter loin dans l’histoire du mouvement ouvrier
pour trouver un jugement comparable à celui du tribunal d’Amiens,
le 12 janvier. Alors que les plaignants (direction et cadres) avaient
retiré leur plainte, c’est le ministère public qui a décidé
de poursuivre et de requérir de la prison ferme, assimilant ainsi
ces salariés à des voyous de droit commun.
Aujourd’hui, la question se pose : qui a donné des instructions
au procureur pour réclamer de telles peines ?
Les salariés de Goodyear se sont battus durant sept ans pour préserver leurs emplois et leur outil de travail.
Une commission d’enquête de l’Assemblée nationale a montré que la liquidation de l’usine d’Amiens Nord avait
été délibérément organisée par le groupe industriel et qu’il n’y avait pas de raison économique aux licenciements.
En clair, la direction a pris en otages 1 175 salariés de l’entreprise picarde, selon le mode opératoire qu’avaient
déjà connu les salariés de Continental dans la même région.
Mesurons-nous bien la violence de tels choix ? Suicide, dépression, couples séparés, tel est le lot de nombre
de ces travailleurs jetés à la rue. Et ce serait eux, les délinquants ? Quelle inversion des rôles et des valeurs !
Le jugement d’Amiens ne relève pas de l’ordre républicain, il relève de l’ordre économique dominant
selon lequel les victimes deviennent des voyous, les puissants ont toujours raison et les faibles
toujours tort. Se battre pour préserver son emploi devient un délit, mais licencier sans raison
des salariés serait dans l’ordre des choses. Cette logique-là, qui conduit à l’impunité des patrons
voyous, à criminaliser le mouvement social, est inacceptable.
L’activité économique et sociale a, elle aussi, besoin de l’ordre républicain. »
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