Une atmosphère dangereuse et irrespirable (Jean Ortiz)
Posté par communistefeigniesunblogfr le 23 novembre 2015
Chroniques Latines
Une atmosphère dangereuse et irrespirable
Par Jean Ortiz – 22 Novembre 2015
Photo Fabrice Savel
L’atmosphère que nous vivons depuis le 13 novembre
devient de plus en plus irrespirable. Et pourtant il faut
respirer, écrivait François Mauriac à l’époque.
Par Jean Ortiz, universitaire, Pau.
Immenses, la douleur, l’angoisse, travaillent des millions d’hommes
et de femmes, de jeunes, par-dessus tout clivage politique
et même religieux. Comment ne pas comprendre et partager
ce deuil collectif, cette terrible déchirure, cette rupture entre
« l’avant » et « l’après » ?
Des millions de Français sont sous le coup de la sidération, de l’émotion, de la compassion, et aussi d’une colère
rentrée. Ils ne cessent de témoigner (majoritairement) leur refus du rejet de l’autre, de la violence aveugle,
de manifester leur solidarité sincère. Tout cela rassure.
Mais chauffés à blanc jour et nuit depuis le 13 novembre par les uns et les autres, ce climat anxiogène,
cette atmosphère de va-t-en guerre, cette fuite en avant, peuvent légitimement inquiéter.
Ils rendent difficile tout recul pourtant si nécessaire, toute analyse autre que l’officielle…
Les quelques consciences qui s’y attèlent sont désignées à la vindicte publique, assimilées à des complices
des tueurs, isolées et stigmatisées. Si l’on ouvrait des bureaux de recrutement comme en 1914, que se passerait-il ?
L’exacerbation de l’émotion peut être le pire des remèdes ; manipulé à des fins inavouables, mais que l’on devine,
il peut faire finalement le jeu des terroristes, et de tous les requins d’eaux troubles, se retourner tel un boomerang
contre les sentiments les plus purs et les meilleures intentions au monde.
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