Retraites complémentaires : décryptage d’un accord de régression sociale
Posté par communistefeigniesunblogfr le 30 octobre 2015
Arrco, Agirc : décryptage d’un accord de régression sociale
Retraités, salariés et plus particulièrement les femmes sont visés par ces mesures d’austérité.
Le Medef soumet aux syndicats un texte visant à faire
reculer à 63 ans l’âge effectif de départ, tout en abaissant
le niveau des pensions.
Les critiques se multiplient dans le monde syndical
et associatif.
« Oser dire que les salariés ont le choix de partir à 62 ans,
c’est un mensonge. (…) Comment prétendre qu’un ouvrier
métallurgiste a le choix de travailler un an de plus
alors qu’il est usé par ses années de labeur ? »
À l’image du secrétaire du syndicat CFDT métallurgie des Landes,
qui, dans une lettre au leader de sa confédération, Laurent Berger,
dénonce ainsi « un compromis non acceptable »,
les critiques se multiplient contre le projet d’accord sur les retraites complémentaires Arrco et Agirc.
Approuvé sur le principe, le 16 octobre, par le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CGC), rejeté par la CGT
et FO, il doit faire l’objet, ce vendredi, d’une ultime séance de négociations. Éric Aubin, en charge du dossier
à la CGT, fait état d’une « montée du mécontentement parmi les militants, les salariés, qui découvrent le contenu
de l’accord ».
« Ne signez pas cet accord ! » demandent de leur côté, dans une lettre ouverte aux secrétaires généraux de la CFDT,
la CFTC et la CGC, un ensemble d’associations féministes (voir le texte sur le site humanite.fr) en montrant
combien les « sacrifices » qu’il imposerait aux femmes contredisent leur engagement pour l’égalité professionnelle.
Retraités, salariés, et tout particulièrement parmi ceux-ci les femmes, les seniors, sont tous ciblés par un catalogue
de mesures d’austérité, alors que le patronat pourrait, lui, s’en tirer sans rien débourser… Décryptage.
1. QUELLE FACTURE POUR LES RETRAITES ?
Sur un total de 6,1 milliards d’euros d’« économies » prévues, à l’horizon 2020, par l’accord, plus de la moitié
incomberaient aux retraités actuels. Pendant trois ans, leurs pensions seraient sous-indexées, c’est-à-dire
revalorisées de l’inflation moins 1 point. La mesure rapporte 2,1 milliards, et coûte donc autant en pouvoir
d’achat aux retraités. De plus, la date de cette revalorisation ainsi minorée est décalée du 1er avril
au 1er novembre. Une deuxième ponction de 1,3 milliard.
2. COMMENT LES FUTURS RETRAITÉS SONT-ILS IMPACTÉS ?
D’abord par une baisse du rendement des régimes. À l’Arrco et à l’Agirc, les cotisations versées sont converties
en points, selon le prix d’achat fixé. L’accord augmente le prix, ce qui fera automatiquement baisser
le rendement du système (de 6,56 % à 6 %). Pour les futurs retraités, cela annonce une baisse de 8,5 %
de leur pension.
Deuxième mesure : pour toucher sa retraite complémentaire complète, il ne faudra pas seulement remplir
les conditions exigées dans le régime de base de la Sécurité sociale pour bénéficier du taux plein
(âge légal de 62 ans et nombre d’annuités de cotisation obligatoires). Le salarié devra travailler
quatre trimestres de plus. S’il ne veut, ou ne peut pas, il subira un abattement de 10 %
sur sa pension complémentaire pendant 3 ans. Pour un retraité percevant 500 euros
de complémentaire, cela représente une ponction de 600 euros par an.
[Lire la suite sur humanite.fr]
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