Turbulences aériennes !
« Dialogue social », encore une expression qui ne dit rien
des réalités d’aujourd’hui. Comment en effet oser baptiser
« dialogue » une convocation d’instances représentatives
pour toujours demander aux organisations syndicales
d’accepter ce que l’employeur a déjà décidé et annoncé
par voie de presse plusieurs jours avant ?
À Air France, il s’agit d’un nouveau plan de suppression
de 3 000 postes après un précédent de 5 000 et avant
un nouveau, encore caché, d’encore 3 000.
Où est le social là-dedans ? C’est de l’antisocial à l’état pur ! Que ces procédures soient désormais
baptisées de ce drôle de nom de « plan de sauvegarde de l’emploi » n’y change rien. Défense de rire !
Les penseurs du capitalisme sauvage twistent les mots pour cacher la profondeur des maux qu’ils sèment
dans les familles. Jamais la violence physique n’a fait avancer la cause ouvrière. À Air France, elle va encore
la desservir. Le complexe médiaticopolitique s’en donne à cœur joie. Les donneurs de leçons qui n’ont pas
à souffrir des fins de mois difficiles sont de sortie. Le chef de la droite, toujours aussi modéré dans ses propos,
n’hésite pas à parler de « chienlit », quand le chef d’un gouvernement qui se prétend de gauche appelle
à de lourdes sanctions contre des travailleurs syndiqués, baptisés « voyous ». En conséquence de quoi,
la police est dépêchée au petit matin à leur domicile pour les arrêter comme de dangereux criminels
devant leur famille, leurs enfants effarés, pour les placer en garde à vue. Inadmissible et révoltant !
Rien que cela !
Au fait, quel qualificatif doit-on employer pour celles et ceux qui sont jetés comme des éponges
dans la nuit d’errance de 6 à 8 millions de chômeurs ? Là est la véritable violence ! Là est l’insupportable !
Cet opprobre, lancé devant les caméras contre quelques salariés qui n’en peuvent plus, sert à bien empêcher
et à camoufler le débat de fond qui devrait s’instaurer sur le devenir de l’un de nos fleurons nationaux.
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