Etre fils de rouge par Jean Ortiz
Posté par communistefeigniesunblogfr le 15 août 2015
Chroniques latines
par Jean Ortiz – 14 août 2015
Être fils de rouge
capture d’écran
Être fils de réfugié politique, de « rouge », de Républicain
espagnol, «d’étranger indésirable », « dangereux »
(décrets de mai et novembre 1938, du gouvernement
« centre-gauche » de Daladier), m’a contraint à devenir
un gamin différent des autres. Je devais me protéger
d’une menace omniprésente que je ressentais comme
anxiogène ; et que je percevais comme injuste.
Je crois être vraiment né le jour où j’ai commencé à comprendre que j’étais fils de « rouge » espagnol,
fils d’un déchirement, d’une souffrance ; que j’appartenais à une communauté bien définie, très politisée,
qui, d’une certaine façon, m’anormalisait. Et j’ai progressivement donné du sens, du contenu de classe,
de la colère, à ce statut « entre dos aguas »(« entre deux eaux »), à ces pulsions contradictoires ;
sources aussi de fierté.
Être fils d’exilé politique oblige en quelque sorte à s’inventer une identité et des racines chercheuses,
une histoire incertaine, entre imaginaire et nécessité, à se donner une « patrie » de valeurs, multiple,
d’ici et d’ailleurs.
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