L’Édito de l’Humanité : Le « non » pour fil d’Ariane
Posté par communistefeigniesunblogfr le 2 juillet 2015
Le « non » pour fil d’Ariane
L’éditorial de Patrick Apel-Muller :
« L’austérité devait ressembler à l’austérité ;
chaque virage devait enfermer dans une dette
à perpétuité et chaque pas consacrer la toute-
puissance de la finance.
Les uns après les autres, les Papandréou ou
les Samaras avaient plié le genou devant
ce moderne Minotaure. Jusqu’à Alexis Tsipras
et Syriza. Eux n’ont pas lâché le fil d’Ariane,
celui de la volonté populaire, de la démocratie
et de la primauté de la politique. »
Les hiérarques européens et les usuriers de la Grèce
avaient décidé qu’elle ne devait pas sortir du labyrinthe
dans lequel ils l’avaient enclose.
L’austérité devait ressembler à l’austérité ; chaque virage devait enfermer dans une dette à perpétuité et chaque
pas consacrer la toute-puissance de la finance. Les uns après les autres, les Papandréou ou les Samaras avaient
plié le genou devant ce moderne Minotaure. Jusqu’à Alexis Tsipras et Syriza. Eux n’ont pas lâché le fil d’Ariane,
celui de la volonté populaire, de la démocratie et de la primauté de la politique. Depuis des semaines, la majorité
des Grecs résiste pied à pied aux injonctions, aux insultes et aux menaces.
Le référendum de dimanche est l’arme du faible face au fort, du nombre face à l’arrogance des usuriers.
Le « non » victorieux obligera à poursuivre les négociations que les Juncker, Lagarde et autres Merkel ont voulu
transformer en diktat à l’approche de la date butoir de l’échéance du remboursement au FMI. Ce résultat permettra
à Alexis Tsipras de poursuivre son mandat au service des classes populaires et de faire payer les riches
et les spéculateurs qui sont, en Grèce comme ailleurs, une espèce protégée par le FMI. Et il résonnera
comme une proclamation de dignité populaire, comme la victoire de la politique sur la finance, de l’espoir
sur la condamnation à perpétuité à la soumission.
L’enjeu ne se circonscrit pas aux rives de la mer Égée. Il est européen. Il serait le premier maillon brisé
de la chaîne à laquelle les oligarques européens veulent river leurs peuples. Du Monde qui milite dans son numéro
d’aujourd’hui pour virer Tsipras à Nicolas Sarkozy qui veut bouter la Grèce hors d’Europe, les clameurs haineuses
ont envahi l’univers médiatique. Où seule au quotidien détonne l’Humanité. Donnez de la force aux voix
qui disent « non ». Notre journal les fait retentir aujourd’hui.
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