Les créanciers disent à Tsipras : pas touche aux riches !
Thomas Lemahieu – L’Humanité – 26 juin 2015
Édifiant :
la Commission européenne, le FMI et la BCE
corrigent les propositions du gouvernement Tsipras.
Les Grecs proposent d’aller prendre l’argent là où il est.
Insupportable pour des institutions qui préparent
une forme de coup d’État rampant.
Puisque le peuple grec vote contre l’austérité, il faut
dissoudre le peuple grec. Les institutions européennes n’ont
rien compris à l’ironie de Brecht, évidemment, elles ont décidé
de le prendre au pied de la lettre. Et de cadenasser toutes
les issues hors de la logique des saignées budgétaires,
des baisses des droits sociaux, des salaires et des retraites,
telles que les Grecs les connaissent depuis l’instauration
du régime de terreur des mémorandums à partir de 2010.
Nouvelle illustration, hier, à Bruxelles à l’occasion
d’un énième Eurogroupe, rassemblant les ministres
des Finances de la zone euro, et d’un Conseil européen
avec tous les chefs d’État et de gouvernement
de l’Union européenne.
Alors que, sous la conduite d’Alexis Tsipras, le gouvernement
grec avait tracé, non sans douleur, une perspective de sortie
de crise en dressant un plan permettant d’atteindre
la « trajectoire budgétaire » exigée par les créanciers,
la Commission européenne, le Fonds monétaire international
et la Banque centrale européenne ont décidé de repasser
à l’attaque en exigeant d’un côté de nouveaux sacrifices
pour les couches moyennes et populaires en Grèce et,
dans le même geste, des cadeaux pour les plus riches !
Incroyable précipité de cette Europe telle qu’elle ne tourne vraiment plus rond…
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