La concentration des richesses nuit à la croissance,
et c’est le FMI qui le dit
Pierric Marissal – humanite.fr – 16 juin 2015
Plus les riches s’enrichissent, plus faible est la croissance.
Moins il y a de syndiqués, plus le revenu des 1% les plus
riches augmente.
Et la flexibilisation du travail accroît les inégalités.
A contre-pied total de sa politique, des économistes
du FMI publient une étude appelant à la redistribution
des richesses.
Selon leur calcul, si les 20 % les plus riches augmentent leur fortune de 1 %, le PIB global lui baisse de 0,08%.
[…]
A l’inverse, une hausse similaire des revenus des 20% les plus pauvres doperait la croissance de près de 0,4 point
explique ainsi l’étude.
[…]
C’est le FMI qui le dit : la diminution du taux de syndicalisation est fortement corrélée à la hausse
des revenus des 1 % plus riches. Casser le droit du travail augmente donc les inégalités.
Mais ces économistes montrent également
que l’enrichissement « croissant » des plus riches
et la stagnation des bas revenus est un facteur
de déclenchement des grandes crises financières.
« Une période prolongée d’inégalités plus élevées
dans les économies avancées a été associée à la crise
financière (de 2008-2009) en renforçant l’endettement
par effet de levier (…) et en permettant aux groupes
de pression de pousser vers plus de dérégulation financière »,
explique l’étude.
Ces économistes préconisent donc davantage de taxes sur le patrimoine et la propriété immobilière,
un renforcement de la lutte contre l’évasion fiscale, le tout pour mieux répartir les richesses.
Ce n’est pas la première fois que des économistes hétérodoxes s’expriment au FMI et réalisent des études
passionnantes (exemple : Le FMI le confirme : l’austérité était une erreur de calcul).
[…]
L’ONG Oxfam s’est toutefois saisie
de l’occasion offerte par ce rapport
pour relancer sa campagne contre les inégalités.
« Le FMI démontre que l’enrichissement
des plus riches est mauvais pour la croissance,
alors que se concentrer sur les plus pauvres
et les classes moyennes, cela marche !
[…] Les gouvernements doivent de manière urgente
réorienter leur politique, pour réduire le fossé qu’il y a entre les plus riches et les autres, s’ils veulent une reprise
de la croissance économique. »
L’OCDE avait également publié une étude allant dans ce sens il y a quelques mois, (…)
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