Solidarité avec le peuple grec
Posté par communistefeigniesunblogfr le 16 juin 2015
L’éditorial de Maud Vergnol – l’Humanité – 16 juin 2015
Le gouvernement d’Alexis Tsipras tient bon pour sortir
son pays du bourbier mémorandaire. Il faut dire que l’enjeu,
politique, est de taille. Et la question, désormais, n’est pas
tant de savoir si la Grèce peut parvenir à rétablir
ses comptes mais bien comment elle compte s’y prendre.
Le compte à rebours avant le défaut de paiement de la Grèce place la troïka face à ses responsabilités.
Prendra-t-elle le risque d’un « Grexit », quitte à faire trembler l’Europe libérale sur ses bases ? Fébrile, la propagande
grise sort l’artillerie lourde. « Athènes joue avec les nerfs des Européens », s’époumone notre confrère du Figaro,
quand la secrétaire générale du Parti social-démocrate (SPD) allemand invective le gouvernement Tsipras
« d’irresponsable ».
Ces remontrances sont prodiguées par de fieffés démocrates qui savent de quoi ils parlent :
ils ont imposé des traités européens rejetés par le suffrage universel. Placez sur leur route un gouvernement
qui respecte la souveraineté du peuple, et les voilà tous déstabilisés ! Quand il avait fallu moins de 24 heures
à François Hollande pour aller capituler à Berlin, le gouvernement d’Alexis Tsipras tient bon pour sortir son pays
du bourbier mémorandaire. Il faut dire que l’enjeu, politique, est de taille. Et la question, désormais, n’est pas tant
de savoir si la Grèce peut parvenir à rétablir ses comptes mais bien comment elle compte s’y prendre.
« Il tient maintenant uniquement à la partie grecque de répondre aux propositions généreuses des institutions »,
a osé hier le porte-parole du ministre allemand des Finances. La générosité des institutions ?
Une avalanche de mesures aussi inefficaces qu’éculées : privatisations à tout-va et baisse des retraites
et des salaires. Bref, de l’austérité en boîte dont on connaît le bilan à l’avance :
dette qui ne cessera d’enfler, explosion de la grande pauvreté et des inégalités sociales,
catastrophe sanitaire, croissance atone et envolée du chômage… Pressions, basses manœuvres,
Dans cet ultime rapport de forces, la France pourrait jouer un rôle décisif pour sortir l’Europe du cauchemar
austéritaire. Au lieu de cela, François Hollande préfère chuchoter aux oreilles d’Angela Merkel et mêler sa voix
aux assassins de l’espérance grecque.
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