La Commission européenne utilise des fonds publics pour créer un lobby favorable aux gaz de schiste
Posté par communistefeigniesunblogfr le 17 avril 2015
DÉNI DE DÉMOCRATIE
L’Europe ouvre grande la porte aux lobbies favorables
aux gaz de schiste
par Olivier Petitjean 15 avril 2015
La Commission européenne vient d’officialiser
la création d’un groupe d’experts chargés de
collecter des informations sur l’exploitation
des gaz de schiste et sur d’éventuelles méthodes
d’extraction moins polluantes.
Le tout dans un esprit d’« échange d’idées équitable
et équilibré », assure Bruxelles.
Problème : la grande majorité de ces « experts » sont liés à l’industrie pétrolière et gazière,
favorable aux gaz de schiste. Et de l’aveu même d’un de ses membres, ce groupe d’experts
financé sur fonds publics aura pour but de rendre l’attitude des citoyens européens
plus « pragmatique » et « favorable » aux gaz de schiste.
Malgré l’opposition massive des citoyens européens au gaz de schiste, la Commission européenne persiste
dans la direction opposée. Après avoir exempté ces activités d’études d’impact environnemental spécifiques,
elle met en place aujourd’hui un « réseau » d’experts largement dominé par les industriels et les gouvernements
favorables au gaz de schiste. Les Amis de la terre Europe et le Corporate Europe Observatory, basé à Bruxelles,
publient aujourd’hui une étude sur la composition de ce réseau, dont l’intitulé « Carte blanche for fracking »
laisse présager le faible niveau d’indépendance de ces « experts ».
Sur 60 « experts » déjà nommés, 40% travaillent pour des entreprises comme Total, GDF Suez
ou Shell, directement impliquées dans le gaz de schiste, ou pour des lobbies du secteur pétrolier et gazier,
comme l’Union française des industries pétrolières (UFIP). Jean-Louis Schilansky, par ailleurs président
du « Centre de documentation sur les hydrocarbures non conventionnels », le lobby récemment créé
par les entreprises françaises intéressées au développement du gaz de schiste, en fait par exemple partie [1].
Les représentants de la société civile, en revanche,
se comptent sur les doigts d’une main :
ils ne sont que cinq ! Le reste est constitué soit
de scientifiques dont la majorité est liée financièrement
à l’industrie, soit de représentants de bureaux publics
de recherche géologique, dont les intérêts sont souvent
étroitement liés à ceux des promoteurs du gaz de schiste. Au total, 70% des membres de ce réseau
ont des liens financiers avec l’industrie pétrolière et gazière…
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