Les « droits rechargeables » rechargent la misère
Posté par communistefeigniesunblogfr le 13 avril 2015
ASSURANCE CHÔMAGE
Comment les chômeurs les plus vulnérables ont sombré
dans la pauvreté à cause des « droits rechargeables »
par Eva Thiébaud, Morgane Remy 13 avril 2015
Une allocation chômage de 9 euros par jour après avoir
travaillé à plein temps au Smic… Cette situation ubuesque
est loin d’être isolée et concerne des dizaines de milliers
de demandeurs d’emploi. Elle est le résultat de l’entrée
en vigueur des « droits rechargeables » :
ils devaient permettre aux chômeurs les plus précaires,
naviguant entre CDD et intérim, de bénéficier de l’ensemble
des droits ouverts par leur carrière professionnelle. Ils se sont transformés en calvaire. Enquête.
Depuis le 1er avril dernier, un choix cornélien, digne d’une mauvaise plaisanterie, s’offre à certains demandeurs d’emploi : ils ont la possibilité de renoncer à de nouveaux droits leur procurant pourtant une durée d’indemnités chômage plus longue. Il est même très probable que beaucoup adoptent cette solution. Ce « droit d’option » pourrait leur permettre de retrouver une allocation chômage décente, proportionnelle à leur dernier salaire.
Tout avait pourtant commencé par un véritable progrès. Dans son article 10, la loi de sécurisation de l’emploi votée en 2013 prévoyait la mise en œuvre de « droits rechargeables ». Leur principe était simple : plus une personne travaillait, plus elle accumulait de droits à l’assurance-chômage. Ainsi, un demandeur d’emploi qui acceptait un poste sur un temps court ne perdait pas ses droits précédents, et pouvait y recourir plus tard. L’objectif affiché était de sécuriser les chômeurs aux parcours complexes, composés de CDD et de missions d’intérim : les droits rechargeables les autorisaient à travailler pendant de courtes périodes sans craindre de perdre leurs anciennes allocations.
« L’assistante sociale est dépitée pour moi »
Ces « droits rechargeables » auraient clairement
pu être classés dans la catégorie des avancées
sociales… du moins jusqu’à leur application.
Les nouveaux chômeurs se voient dorénavant
attribuer leurs allocations chronologiquement.
Le droit correspondant à la période de travail
la plus ancienne est alloué en premier.
Si vous avez commencé par un mi-temps pour
ensuite travailler à plein temps, avant de vous
retrouver au chômage, vous percevrez
une allocation correspondant au temps partiel
initial, donc bien inférieure.
CGT chômeurs rebelles du Morbihan
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