L’éditorial de Maud Vergnol – humanite.fr
« Le temps presse pour montrer au grand jour
l’imposture et la schizophrénie du programme
du FN, qui change au gré des impératifs
démagogiques de sa présidente. »
Le visage réjoui de la fifille à papa n’en finit pas
de s’afficher en une des quotidiens nationaux.
Pas un jour ne passe sans qu’un de ses sinistres sbires
relookés par les bancs de l’ENA n’ait droit à son tapis
rouge.
Cette insupportable promotion du Front national,
qu’elle soit consciente ou non, en dit long du naufrage
démocratique qui menace.
D’élections en élections, jouant à « cache-cache » avec ceux qui sèment le désespoir, le FN continue de faire
illusion et parvient à capter une partie de la colère sociale. Mais les forces du progrès ne sont pas condamnées
à attendre les bras ballants qu’une alliance des droites autoritaires n’arrive au pouvoir dans deux ans.
Le temps presse pour montrer au grand jour l’imposture et la schizophrénie du programme du FN, qui change
au gré des impératifs démagogiques de sa présidente. Marine Le Pen affirme vouloir libérer la France des marchés
financiers ? Pourtant son programme préconise l’aggravation de la règle d’or budgétaire, chère à Nicolas Sarkozy
et aux « bureaucrates » de Bruxelles qu’elle feint de pourfendre à tout bout de champ.
La châtelaine de Saint-Cloud prétend être la candidate des plus démunis ? Mais ses sénateurs n’ont rien
trouvé à redire aux coupes budgétaires imposées à l’assurance maladie et aux hôpitaux, ni aux multiples
cadeaux du gouvernement aux grandes entreprises. Quant à ses élus locaux, ils frappent dans les logements
et tarifs sociaux, saignent les associations qui font vivre la solidarité au quotidien.
La peste brune prétend laver plus blanc que blanc ? Elle est pourtant en passe de détenir le sinistre record
d’élus condamnés et mis en examen.
Combien de temps encore laissera-t-on dire à celle qui fréquente les bals autrichiens néonazis
être « la garante de la République » ? L’imposture a assez duré. Les progressistes peuvent faire
craquer le vernis social dont se pare l’héritière Le Pen, gardienne du temple financier et garante
assumée d’une Ve République agonisante.