Salon de l’agriculture : les vaches à la sauce low cost
Posté par communistefeigniesunblogfr le 23 février 2015
Salon de l’agriculture : les vaches à la sauce low cost
Viande, lait
Gérard Le Puill – Humanité Dimanche – 20 février 2015
Le Salon de l’agriculture se tient du 21 février au 1 er mars prochain, porte de Versailles à Paris.
« La plus grande ferme du monde », fréquentée l’an dernier par 703 407 visiteurs, accueillera
cette année 1 050 exposants, venus de 22 pays, qui présenteront près de 4 000 animaux.
Mais derrière cette réussite, la chute des prix du lait, la concurrence entre vaches laitières
et races à viande, le recul du pouvoir d’achat des ménages compromettent la consommation
en viande de qualité et mettent les éleveurs en grandes difficultés.
capture d’écran
Les Salons de l’agriculture se suivent et se ressemblent
au moins sur un point : une race bovine leur sert toujours
de tête d’affiche.
Cette année, la star se nomme Filouse, une « rouge flamande »
née en 2010. Elle provient d’un rameau qui peuplait autrefois
les côtes de l’Europe du Nord jusqu’à la mer Baltique.
Elle a compté plus d’un million de têtes au début du XX e siècle. Dans les régions Nord- Pas-de-Calais
et Picardie, son lait était particulièrement apprécié pour la production du maroilles, le fromage AOC
en Avesnois-Thiérache.
Comme d’autres races supplantées depuis un demi-siècle par la prim’holstein, cette laitière au pelage brun
acajou ne compte plus que deux milliers de têtes aujourd’hui. Elles sont réparties chez 65 éleveurs
passionnés qui n’ont pas accepté de perdre ce potentiel génétique.
[…]
Tandis qu’augmentait en France le nombre de bovins lourds de bonne conformation (à l’arrière imposant),
avec beaucoup de viandes de qualité issues des quartiers arrière des animaux, la politique de l’offre
dans les grandes surfaces favorisait la mise en rayon des viandes blanches moins chères ainsi que les pièces
avant des bovins présentées de plus en plus sous forme de viande hachée en steaks, boulettes et autres
préparations.
Les vaches laitières étant très nombreuses en Europe, avec une durée de vie « active » courte, leur viande
devient un sous-produit du lait quand elles vont à l’abattoir. Du coup, la viande low cost supplante
aussi la viande de qualité comme cela se pratique dans d’autres secteurs économiques. La belle viande
des charolaises et des limousines arrive moins facilement jusqu’à l’assiette des consommateurs quand chacun
regarde les prix en faisant ses courses, tandis que la restauration collective va aussi vers le moins cher.
Au point que nos grandes surfaces importent des morceaux avant de piètre qualité, tandis que les bouchers
peinent à vendre des arrière de premier choix en raison de leur prix. Cette prise en tenaille permet aussi
de peser sur les cours à la production en France plus que dans les autres pays européens.
Telles sont les principales causes des difficultés que connaissent aujourd’hui les éleveurs spécialisés en bovins
à viande.
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