Quand la nature devient la proie des banques
Posté par communistefeigniesunblogfr le 4 février 2015
Quand la nature devient la proie des banques
Laurent Etre – 3 Février 2015 – L’Humanité
Nature, le nouvel eldorado de la finance.
La chaine Arte a diffusé hier un documentaire
édifiant sur le business, fumeux mais juteux,
des « bio-banques ».
Une déconstruction bienvenue et efficace, appuyée par de nombreux exemples.
Et si la nature était mise à prix, comme une quelconque marchandise ? C’est précisément la trouvaille
des adeptes du capitalisme vert, se disant persuadés que seul le marché peut aujourd’hui sauver
la planète.
La pluie de l’Amazonie, sans laquelle point d’agriculture en Amérique latine ? 207,4 milliards d’euros.
La pollinisation, à l’échelle mondiale ? 173 milliards.
On aimerait croire à une mauvaise blague. Il n’en est rien. Ces évaluations sont le fait d’un économiste,
Pavan Sukhdev, qui a reçu le titre d’« ambassadeur de bonne volonté » du Programme des Nations unies
pour l’environnement (PNUE), en 2012, et dont les idées rencontrent un écho croissant de par le monde.
Une « activité » rentable et pas fatigante pour un sou
Un succès qu’analyse en détail, et avec clairvoyance, le documentaire « Nature, le nouvel eldorado
de la finance », signé Sandrine Feydel et Denis Delestrac. Aujourd’hui, des « bio-banques » proposent
d’acheter des actions « cactus », « marécage », « lézard »… Ou des actions « mouche des sables »,
à l’instar de la Vulcan Materials Company, à 200 kilomètres de Los Angeles. Le principe est simple :
au nom de la défense de cette espèce rare, en voie de disparition, la bio-banque achète une parcelle
de terrain, où vivent encore des spécimens, et se contente de laisser l’insecte s’y développer.
Si une entreprise souhaite s’installer à proximité, l’État le lui interdit. Sauf si elle acquiert des actions
auprès de la bio-banque, pour « compenser » son action polluante.
Michael Linton, de Vulcan Materials Company, annonce que la dernière vente de son enseigne a été
d’un peu plus de 220 000 euros pour 4 000 mètres carrés. Une juteuse « activité », donc,
et pas fatigante pour un sou. « On soulage le client de sa responsabilité, c’est comme un certificat
de bonne volonté », résume Steve Morgan, PDG de Widlands, la plus importante bio-banque
de l’Ouest américain, dont le chiffre d’affaires dépasse 35 millions d’euros chaque année.
[Lire la suite sur humanite.fr]
http://www.arte.tv/guide/fr/050583-000/nature-le-nouvel-eldorado-de-la-finance
Rediffusions :
mar 10.02 à 8h55
lun 16.02 à 8h55
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