30 000 chômeurs lésés par les droits rechargeables
Posté par communistefeigniesunblogfr le 19 janvier 2015
30 000 chômeurs lésés par les droits rechargeables
Cécile Rousseau – L’Humanité – 19 janvier 2015
Alors que le nombre de demandeurs d’emploi
ne cesse de croître, l’assurance chômage a
reconnu que ce mode d’indemnisation,
présenté comme un progrès, flouait certains
d’entre eux.
La dernière convention d’assurance chômage n’en finit pas de montrer ses effets pervers.
Vendredi, l’Unedic, organisme de gestion paritaire de l’assurance chômage, a bien été obligée
de reconnaître que les droits rechargeables, nouveau mode de cumul de deux périodes
d’indemnisation de chômage présenté comme une grande avancée par les signataires
de la convention, CFDT, FO, CFTC, et par le patronat, allait léser au moins 30 000 chômeurs par an.
Avec les droits rechargeables, entrés
en vigueur le 1er octobre, ces demandeurs
d’emploi touchent ou toucheront donc
une allocation inférieure à celle perçus avant.
Vincent Destival, directeur général de l’Unedic,
estime que « cela représente un manque
à gagner d’environ 500 euros par mois,
jusqu’à l’épuisement de leurs anciens droits ».
Le nombre d’allocataires floués pourrait être encore supérieur. Pour son chiffrage, l’Unedic n’a pris
en compte que les personnes qui ont retravaillé au moins un an, celles ayant un écart de salaire
d’au moins 30 % entre deux contrats et celles ayant un reliquat de leurs anciens droits supérieur
à six mois.
Les plus touchés sont les personnes passant d’un temps partiel à un temps plein, celles avec une forte
augmentation salariale et les ex-alternants. Dans un contexte où la reprise économique s’éloigne,
le chômage atteindra, selon la même étude, 10,3 % de la population active fin 2015, les plus précaires
sont en première ligne de ces effets négatifs. Et le nombre de demandeurs d’emploi va augmenter,
ils seront 104 000 de plus indemnisés en 2015, contre 182 000 en 2014.
Quant au déficit de l’assurance chômage, il va encore se creuser, atteignant 4,4 milliards, et sa dette
culminera à 25,9 milliards. L’Unedic a annoncé que syndicats et patronat, gestionnaires de l’assurance
chômage, allaient se saisir du problème des droits rechargeables. Même le Medef y va de sa bonne parole :
« Il n’est pas possible de rester dans le statu quo », s’est insurgé Jean-François Pilliard, vice-président
du Medef. Mais les belles paroles d’un patronat qui a exigé ces économies sur le dos des chômeurs
ne dupent personne. Pour la CGT, « l’urgence est (…) de revoir la convention ».
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