Quand les banques de « l’économie sociale » financent la bombe atomique (Basta !)
Posté par communistefeigniesunblogfr le 14 novembre 2014
ARMEMENT
Quand les banques de « l’économie sociale »
financent la bombe atomique
par Rachel Knaebel 13 novembre 2014
L’organisation néerlandaise Pax a analysé
les financements dont profitent les industries
de l’armement impliquées dans la fabrication,
le stockage et l’entretien d’armes nucléaires.
La plupart des grandes banques françaises,
dont les banques mutualistes, figurent parmi
ces investisseurs. Certaines, comme BNP Paribas,
se sont pourtant dotées de charte leur interdisant
de financer des armes dites « controversées »,
dont l’arme atomique.
Ailleurs en Europe, des fonds d’investissement
ont banni ce type de pratiques.
Les sociétaires des grandes banques mutualistes françaises l’apprécieront-ils ? Le Crédit agricole, le groupe
Banque populaire-Caisses d’Épargne (BPCE) et le le Crédit mutuel financent directement ou indirectement
l’industrie de l’armement nucléaire, à hauteur d’environ 7 milliards de dollars (5,6 milliards d’euros).
C’est ce que montre le dernier rapport (à lire ici, en anglais) de l’ONG néerlandaise Pax rendu public
le 7 novembre sous le titre Don’t Bank the Bomb (Ne financez pas la bombe).
L’ONG a examiné le financement de 28 entreprises qui travaillent, entre autres, dans la fabrication,
la maintenance ou le stockage des missiles et têtes nucléaires. Et ce en France, aux États-Unis, en Inde,
au Royaume Uni et en Israël. Résultat : au cours des trois dernières années, 411 banques, compagnies
d’assurances ou fonds de pension du monde entier ont mis à la disposition des fabricants d’armes
nucléaires plus de 400 milliards de dollars.
Des armes pourtant reconnues comme controversées par les banquiers
La banque française BNP Paribas arrive parmi les dix plus grands pourvoyeurs de fonds aux producteurs
d’armes nucléaires. La banque a investi 7 milliards de dollars ces trois dernières années dans une quinzaine
d’entreprises américaines et européennes, dont évidemment les géants français Safran et le groupe
Airbus (ex EADS). La BNP s’est pourtant imposée une politique d’investissement responsable en matière
de défense (voir ici).
Le document en question indique que la banque ne souhaite pas participer au financement de transactions
portant sur les armes dites « controversées », c’est-à-dire les armes à sous-munitions, les mines
antipersonnelles, les armes chimiques et biologiques et les armes nucléaires. La banque y assure aussi
ne pas vouloir être impliquée dans la fourniture de produits et services financiers à des entreprises engagées
dans « la fabrication, le commerce ou le stockage d’armes controversées. » Mais la BNP prend bien soin
d’ajouter en note que cette ligne de conduite ne vaut pas pour « les sociétés contribuant aux programmes
nucléaires des États de l’Alliance atlantique (l’Otan) autorisés à posséder des armes nucléaires en vertu
du Traité de non-prolifération », c’est-à-dire les États-Unis, le Royaume Uni et la France. Le tour est joué !
D’autres grandes banques françaises investissent au sein de ces grandes entreprises nationales et
internationales d’armement sans même avoir vraiment adopté de politique en la matière. C’est le cas de
la Société générale, qui a prêté plus de 3,6 milliards de dollars à six fabricants d’armes depuis 2011.
Les banques de « l’économie sociale » aussi ne craignent pas d’investir dans l’arme atomique. Les industries
concernées ont reçu 4,7 milliards de dollars du Crédit agricole, 1,4 milliard de BPCE et 853 millions
du Crédit mutuel. Qu’en pensent leurs sociétaires ?
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