L’Édito de l’Huma (18/09/14) : Hollande au pupitre : un exercice sinistre
Posté par communistefeigniesunblogfr le 19 septembre 2014
Hollande au pupitre : un exercice sinistre
par Patrick Apel Muller
Alors que son quinquennat fait entendre
des craquements sinistres, le président a
annoncé que son cap resterait inchangé
et a confessé que son grand homme,
son modèle était Gerhard Schröder,
d’abord social-démocrate, puis libéral et
enfin stipendié par la multinationale Gazprom.
Ça fait rêver.
Quel laborieux plaidoyer ! Quel exercice ennuyeux ! A entendre la défense pâlotte de son bilan
par François Hollande, on pensait à Chamfort* :
«Il est plus facile de légaliser certaines choses que de les légitimer».
Alors que son quinquennat fait entendre des craquements sinistres, le président a annoncé que son cap
resterait inchangé et a confessé que son grand homme, son modèle était Gerhard Schröder,
d’abord social-démocrate, puis libéral et enfin stipendié par la multinationale Gazprom. Ça fait rêver.
Pour le reste, n’attendez pas la vie en rose, a-t-il martelé. Il a pour azimut le Pacte de responsabilité,
c’est-à-dire des cadeaux pour le grand patronat et 50 milliards d’austérité pour les autres. Celui qui s’est
révélé avec Manuel Valls le plus grand commun diviseur de la gauche, a prétendu qu’il voulait rassembler…
mais pour ne tendre de perche qu’à la droite.
Allez, concédons une seconde de suspense quand il s’est lancé dans l’exercice périlleux
d’identifier la politique qu’il pratique et ses engagements de campagne. Et patatras, il chuta.
Sa conférence rituelle, organisée en sollicitant toujours les mêmes journalistes dans un défilé de questions
programmées, n’aura convaincu personne et n’aura pas réhabilité son parcours. Un homme élu
par la gauche qui fait et pense à droite, ça ne se digère pas dans un pays aussi politique que la France.
« A l’instant où le gouvernement usurpe la souveraineté, le pacte social est rompu», écrivait Jean-Jacques
Rousseau. Nous y sommes.
Sa seule annonce était funeste, l’ordre donné aux avions français de frapper en Irak,
sous les ordres des États-Unis qui ont mis le feu à la région, sans accord de l’ONU,
dans une coalition hétéroclite où les amis des jihadistes sont légions, avec des buts de guerre
imprécis ou masqués. A la remorque, toujours, de Barak Obama, d’Angela Merckel, de l’OTAN…
Pas un souffle, pas un zéphyr même pour animer la politique internationale de la France. Il lui restait
les digressions sur la pluie et le beau temps à l’Ile de Sein. Pendant ce temps-là, la France populaire souffre.
*Sébastien-Roch Nicolas, qui prit par la suite le nom de Chamfort, né probablement à Clermont-Ferrand le 6 avril 1740
et mort à Paris le 13 avril 1794, est un poète, un journaliste et un moraliste français
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.