3 cadres sur 4 continuent à travailler sur leur temps personnel
UGICT-CGT
Les ingénieurs, cadres et techniciens vivent
aujourd’hui une véritable crise de démotivation
et de surmenage. Et la cause première est
la question du temps de travail, qui explose
notamment du fait de l’utilisation des nouvelles technologies, explique Marie-José Kotlick,
secrétaire générale de l’UGICT-CGT.
Vous évoquez une véritable explosion du temps de travail chez les cadres, ingénieurs
et techniciens…
Marie-José Kotlick. Au cours de notre congrès national de l’UGICT-CGT, (Union générale des ingénieurs,
cadres et techniciens) nous avons constaté une très forte démobilisation des salariés qualifiés et à
responsabilité. Nous avons fait une enquête, deux sondages, et effectivement l’élément fort, le plus
préoccupant dans leur situation, c’est la question du temps de travail. On assiste à une véritable explosion
du travail dissimulé, gratuit, et on peut même dire du travail au noir. Les chiffres sont très éloquents :
- Le temps de travail moyen est de 44,1 heures hebdomadaires.
- Si on mettait les salariés forfaités à la moyenne des heures travaillées des autres salariés,
cela permettrait de créer 530 000 emplois. Si on remettait tous les travailleurs aux 35 heures,
cela libérerait 2,7 millions d’empois.
- 68 % des cadres estiment que leur charge de travail a gravement augmenté.
- Un technicien sur deux affirme que les heures supplémentaires effectuées ne sont ni payées,
ni récupérées.
- Un cadre est interrompu en moyenne toutes les 4 minutes.
Vous pointez justement que les nouvelles technologies
sont un facteur aggravant dans ce travail dissimulé
Marie-José Kotlick. Oui, c’est un fait nouveau, l’utilisation
intensive des nouvelles technologies, imposées par le management,
a aggravé ce phénomène. 75 % des cadres utilisent ces outils
pour un usage professionnel, sur leur temps personnel. Et 27 %
d’entre eux ont utilisé les nouvelles technologies pour travailler
pendant leurs vacances. Enfin, 60 % des techniciens ont constaté
une intensification de leur travail par l’usage de ces technologies.
Et la moitié d’entre eux déplorent un vrai débordement de la vie
professionnelle sur la vie privée. On voit que l’utilisation
des nouvelles technologies influe sur les risques de burn out,
d’épuisement, et influe sur la qualité de vie au travail tout court.
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UGICT-CGT : campagne-déconnexion