L’Édito de l’Humanité : « Mépris de classe «
Posté par communistefeigniesunblogfr le 5 septembre 2014
L’éditorial de Maud Vergnol
Mépris de classe
« Les riches ont raison d’avoir peur du peuple.
La colère froide doit trouver les moyens
de se transformer en insurrection citoyenne. »
Nos colonnes n’ayant pas vocation à commenter
les vaudevilles bourgeois et à alimenter le feuilleton
affligeant de la télé-réalité politique,
l’Humanité ne s’est donc pas précipité sur le manuscrit
de notre consœur de Paris-Match.
Mais l’ampleur des réactions suscitées par les propos
attribués à François Hollande sur les « sans-dents »
mérite bien qu’on s’y attarde. Moins pour accorder
du crédit à cette prose vengeresse, que pour constater
comment elle fait remonter à la surface la colère des Français face au mépris de classe
du gouvernement Valls. Car ce nouvel épisode intervient quelques jours seulement après que le ministre
du Travail, François Rebsamen, a cru bon, lui aussi, de singer la droite sarkozyste. Ainsi donc,
si le chômage continue de progresser, c’est moins l’échec de sa politique que la responsabilité
des chômeurs eux-mêmes, forcément suspects.
Le peuple est KO ? Le gouvernement lui remet une droite en allant faire allégeance aux marchés financiers
et à ses amis du Medef.
Le peuple se sent floué ? François Hollande en remet une couche en jetant par-dessus bord
ses engagements de campagne, sa majorité, son parti, et les électeurs de gauche qui l’ont porté
au pouvoir.
Le peuple ne se sent pas représenté ? Voilà qu’on nomme un banquier d’affaires au sourire impeccable
à Bercy.
Et gare à ceux qui oseraient y voir l’agonie du régime monarchique de la Ve République ou les ravages
de l’oligarchie financière… « Des populistes ringards », nous explique-t-on.
Pendant ce temps, une autre professionnelle de la politique, héritière millionnaire bien propre sur elle,
se frotte les mains et attend son heure en se faisant passer pour la candidate « anti-système ».
Pour résumer, il faudrait donc laisser à une poignée de technocrates et affairistes les clés du pouvoir
contre les aspirations au progrès social des « sans-dents », des prolétaires et de tous les indignés
de la planète. Les riches ont raison d’avoir peur du peuple. La colère froide doit trouver les moyens
de se transformer en insurrection citoyenne.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.