L’Édito de l’Humanité (29/08/14)
Posté par communistefeigniesunblogfr le 29 août 2014
Au pied du mur
Éditorial par Maud Vergnol
Mesurons bien l’ampleur des enjeux
de ce week-end décisif pour la gauche.
Assommé, le Parti socialiste se réunit
à La Rochelle, quelques jours seulement
après la décision brutale de Manuel Valls
de composer un commando austéritaire
de choc.
Le paysage politique français ne sera plus le même lundi. Mesurons bien l’ampleur des enjeux
de ce week-end décisif pour la gauche. Assommé, le Parti socialiste se réunit à La Rochelle, quelques jours
seulement après la décision brutale de Manuel Valls de composer un commando austéritaire de choc.
Le chemin d’Épinay à Jouy-en-Josas, où le premier ministre est allé prêter allégeance au patronat, a pris
quelques détours. Mais après des années de navigation à vue, et à l’épreuve du pouvoir, François Hollande
aura finalement fait prendre un raccourci à la composition d’un « blairisme » à la française.
Pour les militants socialistes, le choc est rude. Leur secrétaire national, Jean-Christophe Cambadélis,
qui assure dans un entretien au Monde que « nous sommes dans une conjoncture de décomposition politique »,
ne pourra pas longtemps ménager la chèvre et le chou. Et il a beau s’en défendre comme un beau diable
en appelant « les socialistes à ne pas surjouer leurs différences », la fracture idéologique est bien là.
Alors comment le cœur des militants socialistes accueillera-t-il ce week-end Manuel Valls, le minoritaire
de l’aile droite, propulsé premier ministre après deux ans de quinquennat Hollande ? Les communistes,
qui tiennent ce week-end leur université d’été, font le choix de leur tendre la main.
« Si vous ne voulez pas, vous socialistes, être les spectateurs de la destruction de votre propre
parti, de la déroute de l’ensemble de la gauche, vous pouvez, avec nous, entreprendre la reconstruction
d’une alternative de gauche », interpelle le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, dans nos colonnes.
Car face à cette rupture dans l’histoire politique française, le risque est réel de voir la gauche s’effacer
du paysage, comme dans d’autres pays européens. Il existe pourtant un formidable espace à conquérir
pour tous ceux qui croient encore au progrès social. Et le Front de gauche en est un outil précieux.
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