Le gouvernement perd sa majorité absolue

Posté par communistefeigniesunblogfr le 2 mai 2014

 

PARLEMENT

Le gouvernement perd sa majorité absolue

 

Frédéric Durand – 2 mai 2014

 

CapturePlacide

En totalisant 265 voix sur 497, Manuel Valls réussit

à faire voter son plan de rigueur et perd,

dans la foulée, la majorité absolue détenue jusqu’ici

par le PS à l’Assemblée nationale.

Pas une voix ne devait manquer. Mais la pilule

des 50 milliards d’euros de réduction du budget

de l’État était visiblement trop dure à avaler.

 

 

Malgré quelques concessions de dernière minute, 41 députés du groupe socialiste à l’Assemblée nationale n’ont pu

se résoudre à voter pour, préférant l’abstention. S’il n’a pas remis en question le vote du texte, ce désaccord

au sein du PS fait perdre au gouvernement la majorité absolue qu’il détenait jusqu’alors. « Nous tenons à féliciter

et à réaffirmer notre soutien aux députés socialistes qui ont refusé, malgré les pressions subies, d’apporter

leur concours à un texte contraire aux engagements qu’ils ont pris devant les électeurs en 2012 », peut-on lire

sur le site des « socialistes contre l’austérité », où figurent quelque 3 500 signatures de responsables et militants

de toute la France. Ils s’ajoutent à la centaine de parlementaires qui avaient lancé un appel réclamant

un « contrat de majorité » au gouvernement. Si tous parmi ceux-là n’ont pas choisi de tenir tête jusqu’au bout

à l’exécutif, leurs velléités n’en éclairent pas moins le malaise qui grandit dans les rangs de la majorité.

« 41 voix, c’est très en deçà du potentiel contestataire », note Rémi Lefebvre, politologue et spécialiste du PS,

qui constate désormais « un vrai décalage entre le centre de gravité idéologique du groupe PS à l’Assemblée

et la ligne gouvernementale ».

CapturePlacide1

 

D’autant que, pour arriver à leurs fins, les proches

du président comme du premier ministre ont exercé

une pression asphyxiante sur les parlementaires

jusqu’au dernier moment. « En allant très vite, Manuel Valls

a contraint les députés à abattre leurs cartes, analyse

Rémi Lefebvre.

 

Tous n’ont pas osé convertir leur contestation en vote contre, face à un premier ministre qui fait ses premiers

pas à Matignon. S’il avait proposé ce vote dans un mois, sans doute se serait-il heurté à une plus forte

opposition. » Mais en obtenant sa majorité sans les voix de la droite et du centre, Manuel Valls évite le scénario

catastrophe.

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