Premiers « 1er mai », de Chicago à Vallauris
Posté par communistefeigniesunblogfr le 30 avril 2014
HISTOIRE
Premiers « 1er mai », de Chicago à Vallauris
Philippe Jérôme – 29/04/2014
Défilé chantant, discours et remise de cadeaux, banquet
et bal populaire : à Vallauris ce 1°Mai 1909, le premier
dans l’histoire de la cité des potiers, on est loin, très loin
des émeutes sanglantes de mai 1886 à Chicago
qui amèneront la II° Internationale, par la voix du français
Raymond Lavigne, à proposer, le 20 juin 1889
« que soit organisée une grande manifestation à date fixe de manière que dans tous les pays et dans toutes les villes
à la fois, le même jour convenu, les travailleurs mettent en demeure les pouvoirs publics de réduire légalement
à huit heures la journée de travail… ».
« Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui ».Augustin Spies,
anarcho-syndicaliste américain, condamné à mort et pendu le 11 novembre 1886 à Chicago.
« Vous qui ne craignez pas de faire massacrer les ouvriers et de jeter en prison des membres de la CGT
sous prétexte d’entrave à la liberté du travail, nous vous demandons ce que vous allez faire devant les menaces
du syndicat patronal de Vallauris ! ». Léon Morel, secrétaire général de la Bourse du travail de Nice. Lettre
de septembre 1908 au président du Conseil, Georges Clémenceau, après le lock-out des ouvriers potiers.
Ainsi donc, le 1° mai 1886, suivant le mot d’ordre de l’American Federation of Labour (AFL, Fédération américaine du travail) des dizaines de milliers de travailleurs américains sont en grève afin d’obtenir la réduction horaire de la journée de travail. Le 1° mai a été choisi par le syndicat car c’est la première journée comptable pour les entreprises. Dans les défilés revendicatifs, les salariés arborent un triangle rouge sur leurs poitrines pour symboliser le partage de la journée en huit heures de travail, huit heures de sommeil et huit heures de loisirs. Ce mouvement de grève, bien que très suivi, n’est qu’un demi-succès car plus de 300 000 travailleurs sont obligés de poursuivre l’action pour obtenir cette « journée de huit heures ».
L’historien américain Howard Zinn (1) a retrouvé quelques traces de ces prolongations : « à Detroit , onze mille personnes défilèrent. A New York ils étaient vingt-cinq mille à participer à une retraite aux flambeaux emmenée par les trois mille quatre cents membres du syndicat des boulangers. A Chicago quarante mille personnes firent grève, toute l’activité ferroviaire cessa et la plupart des entreprises furent paralysées. Les marchés aux bestiaux fermèrent également leurs portes. La milice de l’État avait été dépêchée sur place et la police était prête.
Le « Mail » de Chicago exigeait qu’Albert Parsons, imprimeur et August Spies, tapissier, les responsables anarchistes de l’Association internationale des travailleurs soient tout particulièrement tenus à l’œil ». C’est que, sous leur impulsion, la Central Labour Union (Union centrale du travail, anarcho-syndicaliste) avait adopté à l’automne 1885 une vigoureuse et menaçante résolution : « qu’il soit entendu que nous appelons instamment la classe salariée à s’armer pour opposer à ses exploiteurs le seul argument réellement efficace : la violence ».
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