Expulsion de la LDH : le FN montre déjà son vrai visage
L’annonce de l’expulsion de la LDH de son local d’Hénin-Beaumont n’est pas
une surprise. A plusieurs reprises durant la campagne, Steeve Briois avait
prévenu que s’il était élu maire, la LDH ne recevrait plus de subvention
et ne bénéficierait plus du prêt d’un local municipal.
Le chef de file de l’extrême droite justifie sa décision en accusant la LDH d’être « politisée ». A l’évidence, la LDH est une association politisée : la LDH n’est pas un club de tarot, c’est une association qui depuis sa création, en 1898, en pleine Affaire Dreyfus, défend les valeurs de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789, la liberté, l’égalité et la fraternité. En ce sens, la LDH est bien une association politisée. Défendre les droits de l’homme dans la cité, c’est faire de la politique au sens le plus noble du terme.
Les arguments pseudo-juridiques de M. Briois ne tiennent pas la route. Steeve Briois et son équipe ont pris une décision politique pour se débarrasser d’une association qui porte des valeurs qui dérangent le Front national. Lorsque la LDH parle d’égalité et de refus du racisme, M. Briois attrape de l’urticaire ; c’est la seule raison pour laquelle la majorité FN veut expulser la LDH.
Le PCF condamne cette décision arbitraire et antidémocratique qui témoigne de l’absence totale de respect de Steeve Briois tant pour les associations locales que pour les valeurs républicaines.
Spécialiste du procès contre les blogueurs politiques locaux, Steeve Briois, ne supporte ni la critique, ni la liberté d’expression.
Le rassemblement prévu le 11 avril à 19h en hommage à Joseph Fontaine, militant communiste assassiné il y a 80 ans par l’extrême droite au cours d’une manifestation antifasciste à laquelle participaient côte à côte le PCF et la LDH, sera une première manifestation de résistance républicaine. Le PCF appelle toutes les organisations de gauche et toutes les organisations démocratiques à y participer.
David NOËL,
Secrétaire de la section d’Hénin-Beaumont du PCF
Conseiller municipal
Communiqué commun LDH, Licra, Mrap et SOS Racisme
Paris, le 8 avril 2014
Hénin-Beaumont : la démocratie hors les murs ?
Entre les deux tours des municipales, Marine Le Pen déclarait, dans un entretien au journal Le Monde, « les associations doivent être mises au pied du mur, en leur disant qu’elles ne doivent pas intervenir dans le débat politique ». Dans la foulée de son élection comme maire d’Hénin-Beaumont, Steeve Briois est passé à l’acte en expulsant la section de la LDH de la ville du local qu’elle occupait précédemment, tout comme d’ailleurs le Secours populaire. Le tout nouveau maire a justifié de son geste en arguant qu’il n’avait aucune raison de ménager une association qui avait combattu et combattait ses idées. L’incident illustre la conception qu’a le Front national de la confrontation d’idées : celles qui lui sont favorables sont bienvenues, les autres sont « mises au pied du mur », voire hors les murs…
Convaincus que la défense des libertés et de la démocratie est indivisible des valeurs que nous défendons ensemble et des combats communs contre le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie et toutes les discriminations, nous en appelons à la vigilance et à la mobilisation de toutes et tous.
Nous invitons les citoyennes et les citoyens, à Hénin-Beaumont comme partout ailleurs, à ne pas se laisser impressionner, à dénoncer et condamner les mesures de haine et d’exclusion, à placer sous leur protection commune les droits et libertés qui sont le cœur battant de la démocratie.
La LDH privée de local à Hénin-Beaumont, « une décision de caporal autoritaire »