Condamné pour avoir dit non aux pesticides !
Posté par communistefeigniesunblogfr le 7 avril 2014
Le viticulteur qui dit non aux pesticides condamné par la justice
Le tribunal correctionnel de Dijon a condamné, ce lundi, à 500 euros d’amende ferme,
assortis de 500 euros avec sursis Emmanuel Giboulot, ce vigneron de Côte-d’Or
qui avait refusé de traiter sa vigne contre la flavescence dorée.
Peine conforme aux réquisitions du parquet.
Rappel des faits :
En juin dernier, la préfecture de Côte-d’Or avait ordonné un traitement préventif, après que des foyers importants
de cicadelles, insecte vecteur de la flavescence dorée, avaient été repérés dans le département. Le risque
d’une extension de la maladie n’était toutefois pas établi, et la photographie de la situation pas très claire.
Estimant l’alerte excessive, Emmanuel Giboulot, viticulteur biodynamiste, avait refusé de traiter, y compris au Pyrevert,
insecticide bio, mais neurotoxique avéré. En juillet, il se faisait épingler lors d’un contrôle des services régionaux.
L’affaire, depuis, ne cesse de faire polémique entre ceux qui jugent que le choix d’Emmanuel Giboulot était recevable
et ceux qui estiment qu’il a dérogé à une décision collective et fait courir un risque aux parcelles voisines.
Le tribunal a donc rendu un avis à mi-chemin, salué par Jean-Roch Gaillet, directeur régional de l’alimentation,
de l’agriculture et de la forêt de Bourgogne. « Ce qui compte, c’est qu’il y ait eu sanction », notait-il à l’issue
de l’audience, rappelant qu’Emmanuel Giboulot avait été le seul à refuser de se soumettre à la prescription
des autorités.
>>> Lire : Rencontre avec Emmanuel Giboulot, viticulteur bio-dynamiste en Bourgogne
Reste que cela ne répond pas à l’une des questions soulevées
dans cette affaire : celle de savoir si le niveau d’intervention établi
par la préfecture était le bon. L’été dernier, avant que l’histoire
n’explose, mais alors que l’interrogation sillonnait déjà les vignobles
bourguignons, un collectif de viticulteurs s’était créé afin de tenter
d’y répondre. Rassemblant une centaine de domaines et
des producteurs de tout poil, bio ou conventionnels,
il tente depuis de mieux comprendre comment fonctionne la flavescence dorée afin d’y opposer des traitements
efficaces mais raisonnables. Il devrait soumettre ses propositions aux autorités d’ici au mois d’avril.
Lire aussi :
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Sanction légère pour le viticulteur
L’Humanité.fr avec Marie-Noëlle Bertrand
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