Pourquoi le PS de Hollande a cassé (provisoirement?) la gauche
Posté par communistefeigniesunblogfr le 3 avril 2014
Pourquoi le PS de Hollande a cassé (provisoirement?) la gauche
par Y. Quiniou
La gauche a une longue histoire tumultueuse qui,
après la scission de Tours, a cependant réuni le PS et le PC
à plusieurs reprises, permettant des avancées sociales
importantes : en 1936, à la Libération, en 1981-1983 et,
pour une part, avec le gouvernement Jospin.
Ces conquêtes communes ont contribué à remodeler le capitalisme dans un sens plus humain et, on peut le dire, social-démocrate au sens vrai de ce terme. Mais elles n’ont été possibles qu’en raison d’un même fond idéologique basé sur le marxisme et sa critique du capitalisme, en tout cas jusqu’à la chute du système soviétique: la rupture du Congrès de Tours ne portait pas sur ce fond doctrinal mais sur le rapport à l’URSS et à la 3ème Internationale. Or tout cela, qui aurait pu continuer, est en train de s’écrouler depuis l’arrivée de Hollande au pouvoir et les élections municipales nous montrent sans conteste l’échec total qui en résulte. Pourquoi?
La première raison tient évidemment au tournant non social-démocrate mais social-libéral auquel le PS a procédé (voir mon article précédent), qui revient à faire du capitalisme l’horizon définitif de la politique, quitte à l’aménager à la marge dans un sens plus social.
[...]
La deuxième raison est la conséquence concrète de cette vision politique : le PS depuis des années n’a cessé de s’intégrer pratiquement à l’ordre capitaliste, sans le moindre recul critique. Faisant du marché et de la libre concurrence son dogme de base, il a créé le piège dans lequel il est enfermé, c’est-à-dire dans lequel il s’est enfermé lui-même: l’Europe actuelle avec son traité constitutionnel, pourtant refusé par les français et qu’on leur a imposé à initiative de la droite et avec elle par un artifice juridique. Or celle-ci n’est guère démocratique et, surtout, elle n’a d’autre finalité que de créer un vaste marché économique permettant de valoriser le Capital par sa libre circulation et son investissement dans les pays où le « coût du travail » est bas, quitte à produire du malheur social dans les pays plus développés où les travailleurs étaient jusqu’à présent plus protégés.
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