Un sommet pour une Otan économique et commerciale
Posté par communistefeigniesunblogfr le 26 mars 2014
Europe Les enjeux
Un sommet pour une Otan économique et commerciale
La réunion d’aujourd’hui à Bruxelles
entre les États-Unis et l’UE, en présence
de Barack Obama, est destinée à resserrer
les liens transatlantiques en poussant
à la conclusion d’un accord de libre-échange
couvrant la moitié du PIB mondial.
Les deux rives de l’Atlantique sont pressées de signer. Ou tout au moins leurs dirigeants, leurs lobbies et leurs milieux d’affaires. Car les citoyens, eux, n’ont pas eu leur mot à dire au sujet de la conclusion d’un accord de libre-échange transatlantique entre les États-Unis et l’Union européenne (UE). Le sommet UE-USA, qui s’ouvre aujourd’hui, en présence de Barack Obama, le président états-unien, se penchera sur le sujet. « Il est important de veiller à ce que les deux parties réaffirment leur engagement d’aboutir à un accord ambitieux et de haut niveau », a enjoint samedi le représentant des États-Unis au Commerce, Michael Froman, à Bruxelles. Les élections européennes, où les politiques communautaires sont scrutées, inquiètent Washington. « L’Europe est dans une année politique. Nous voulons nous assurer qu’elle ne perde pas son élan au cours de cette période », a ajouté Froman.
La venue d’Obama au sommet pour montrer aux Européens son empressement à signer un accord transatlantique
Pour les États-Unis, l’enjeu n’est pas qu’économique. Les Américains ne sont pas dénués d’arrière-pensées stratégiques. Pour Froman, la « raison d’être » du partenariat transatlantique (TTIP) est d’autant « plus justifiée » avec la crise ukrainienne. C’est dans ce cadre que Barack Obama a annoncé sa venue au sommet. Celle-ci montre aux Européens l’empressement à signer un accord transatlantique, mais aussi que Washington ne se détourne pas du Vieux Continent, au moment où il noue des liens toujours plus étroits avec l’Asie du Sud-Est, au moyen d’un accord transpacifique.
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Des deux côtés de l’Atlantique, on est pressé
Pour arracher un accord, les États-Unis prennent acte de la mobilisation citoyenne. Ils ont été contraints de « saluer » la semaine dernière la décision de la Commission d’organiser une consultation publique au sujet de l’un des points les plus contestés du TTIP, le mécanisme de règlement des différends. Celui-ci est fustigé par les organisations non gouvernementales. Il permet aux multinationales de contester les décisions politiques des États. Ainsi, en vertu d’un accord bilatéral d’investissements entre la Grèce et la Slovaquie, la banque Postava, originaire de ce pays, poursuit Athènes.
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Lors de ce sommet, les Vingt-Huit et les États-Unis devraient s’accorder sur un point important : lever 96 % des taxes à l’importation. « Parmi les objectifs poursuivis, figure l’élimination de tous les droits de douane sur les échanges bilatéraux », peut-on lire dans un projet de communiqué, consulté par Reuters. Aujourd’hui, ces taxes ne sont plus que de 4 % en moyenne entre les deux zones, arguent les promoteurs du traité pour laisser penser que celui-ci aura peu de conséquences sur les filières productives. En réalité, l’avenir les producteurs automobiles ou agricoles pourrait être bouleversé. Dans ces secteurs, les droits de douane excèdent, pour certains produits, 10 %.
Des deux côtés de l’Atlantique, on est pressé. Car, chaque jour, de nouveaux représentants des citoyens découvrent les faces cachées du projet, qui touchera 800 millions de consommateurs, 50 % de la production mondiale et 30 % du commerce international. Ainsi, ce mois-ci, le Syndicat européen des étudiants a dénoncé le fait que les groupes privés pourraient vendre leurs « services éducatifs », mais surtout voir leurs diplômes reconnus.
[Article complet sur humanite.fr]
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