Mis et Thiennot, la torture et le commissaire pétainiste
Posté par communistefeigniesunblogfr le 17 mars 2014
Procès
Mis et Thiennot, la torture et le commissaire pétainiste
La Justice examine ce lundi après-midi la sixième
demande de révision du procès de ces deux hommes.
Accusés du meurtre d’un garde-chasse, ils avaient été
condamnés en 1947 à quinze ans de travaux forcés,
après des aveux extorqués sous la torture.
Presque soixante-dix ans de lutte. L’avocat Jean-Pierre Mignard a présenté début février une sixième de demande de révision du procès de Raymond Mis et Gabriel Thiennot. Les deux hommes ont été condamnés à quinze ans de travaux forcés en 1947, pour le meurtre d’un garde-chasse, après des aveux extorqués sous la torture. Ils sont décédés respectivement en 2009 et 2003, mais leurs proches se battent toujours pour faire annuler la procédure.
Un accusé suspendu par la fenêtre de la mairie
L’affaire a débuté le 31 décembre 1946, dans le Berry. Le garde-chasse Louis Boistard est retrouvé dans un étang de Mézières-en-Brenne, tué à coups de fusil. Quatorze hommes, qui participaient à la fermeture de la chasse, sont arrêtés. Parmi eux, Raymond Mis, vingt ans, et Gabriel Thiennot, dix-neuf ans. La veuve de Louis Boistard désigne rapidement Gabriel. Selon elle, le jeune militant communiste aurait possédé des armes de guerre.
L’enquête est confiée à la gendarmerie de Mézières-en-Brenne, ainsi qu’à la vingtième brigade de police mobile de Limoges sous la direction du commissaire Georges Daraud. Interrogés à la gendarmerie et à la mairie de Mézières, huit hommes passent aux aveux. Ils sont écroués à la prison de Châteauroux, où le gardien chef constate de nombreux sévices sur leurs corps. Le lundi 13 janvier, lors de leur seconde comparution devant le juge d’instruction, tous les inculpés se rétractent. Mais rien n’y fait. Six d’entre eux écopent de dix-huit mois à deux ans ferme. Gabriel Thiennot et Raymond Mis seront condamnés à quinze ans de travaux forcés. Avant d’être graciés au bout de sept ans par le président de la République, René Coty.
L’avocat Jean-Pierre Mignard a introduit deux éléments nouveaux, qui éclairent les mœurs policières en cours dans la France d’après-guerre. « Il y avait une atmosphère de guerre civile feutrée », rappelle l’avocat. Thiennot était un militant communiste connu, Mis était d’origine polonaise. Et l’homme en charge de leur arracher des aveux, le commissaire Georges Daraud, était « un partisan de la révolution nationale de Pétain », affirme Jean-Pierre Mignard. Pour preuve, la défense a exhumé un rapport de dénonciation daté d’août 1943. « Il montre que le commissaire Daraud a dénoncé des activités communo-gaullistes pendant la guerre », explique l’avocat.
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Présumés coupables – L’Affaire Mis et Thiennot, un film de Dominique Adt
Bande annonce
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