Le Medef en guerre contre les intermittents
Posté par communistefeigniesunblogfr le 27 février 2014
Unedic
Le Medef rêve d’intermittents payés au chapeau…
L’avant-dernière séance de négociations
sur la convention de l’assurance chômage
s’ouvre ce jeudi.
Une journée placée sous le signe de la mobilisation
avec de nombreux rassemblements à Paris,
devant le siège du Medef, et en province.
« Êtes-vous favorable à la proposition du Medef d’en finir avec le régime des intermittents du spectacle ? » propose le Point dans un sondage à l’adresse de ses lecteurs. En 2003, un intermittent du spectacle, croisé dans une des nombreuses manifestations, brandissait une pancarte sur laquelle il avait écrit : « Pour faire des économies, tue un clown ! » Si les arguments du Medef n’ont pas varié d’un pouce depuis, la situation n’est plus tout à fait la même qu’il y a dix ans tant les salariés intermittents ont élaboré des contre-propositions.
Voir la vidéo :
Les propositions pour le régime des intermittents du spectacle (annexes 8 et 10)
présentées par le comédien Samuel Churin
[ ]
Un Medef qui se fait de plus en plus arrogant
Il est évident que la réforme de 2003, adoptée par le Medef et la CFDT, n’a en rien résolu le déficit d’alors (estimé aux alentours de 800 millions, chiffre tout aussi invérifiable). Car ce n’était pas son propos. L’objet de cette réforme était bien de durcir les conditions d’entrée à l’assurance chômage pour les artistes et techniciens (507 heures sur 10 mois pour les techniciens, sur 10 mois et demi pour les artistes. Ce qui eut pour effet immédiat l’exclusion de dizaines de milliers d’artistes et de techniciens du système). Dix ans plus tard, le bilan est bien là : sur plus de 254 000 salariés intermittents qui ont cotisé en 2011, seuls 43 % ont bénéficié d’une journée d’indemnisation. Vous avez dit privilégiés ? En 2011, le salaire annuel moyen de ces mêmes salariés (artistes et techniciens confondus) est de 8 503 euros. Celui des seuls artistes de 4 869 euros. Quant au salaire annuel médian de l’ensemble des intermittents du spectacle, il est de 2 762 euros… Vous avez dit privilégiés ?
Voir la vidéo :
pourquoi le déficit des annexes 8 et 10 des intermittents du spectacle n’existe pas
Le 17 décembre 2013, Pierre Gattaz, actuel patron des patrons, déclarait sur le sujet : « Rien n’est tabou. Tout est à mettre sur la table. » Le passage à l’acte ne s’est pas fait attendre puisque au cours des négociations actuelles sur l’Unedic, le Medef n’a pas hésité à proposer la suppression des annexes 8 et 10 et, dans la foulée, celle de l’annexe 4 dont dépendent les intérimaires. Une provocation de plus de la part d’un Medef de plus en plus arrogant ? On peut penser que, de son point de vue, cette proposition est dans le droit fil de son raisonnement purement libéral. Dans la logique du Medef, il faut en découdre avec le système de l’assurance chômage. Les intermittents, et les intérimaires, deviennent dès lors les boucs émissaires d’un système à bout de souffle du fait de l’explosion du chômage. Selon la logique patronale, l’Unedic est déficitaire… à cause des chômeurs. Étonnant, non ? Et comme on ne peut pas tous les virer, commençons par nous attaquer aux plus fragiles, donc aux intermittents. Mais le Medef ne veut pas en rester là. Non content de vouloir faire basculer les intermittents dans le régime général, niant la spécificité de leurs métiers, il propose que le manque à gagner de ce scénario (estimé à quelque 300 millions) soit financé par l’État. Et non plus par la solidarité interprofessionnelle. Au (faux) prétexte mille fois brandi par le Medef : « Ce n’est pas à l’assurance chômage de financer la culture ! »
[Article complet sur humanite.fr]
Lire également :
capture d’écran – Manif de Marseille
Plusieurs milliers d’intermittents ont défilé aujourd’hui à Paris
et en province, à l’appel de la CGT-Spectacle, de FO,
de la coordination des intermittents et précaires, et du Syndeac
afin de dénoncer un « projet violent et provocateur ».
Ils étaient 800 à Marseille, plus de 400 à Lille.
A Paris, ce cortège devait se joindre à celui des salariés du régime et des demandeurs d’emploi pour finir
devant le siège du Medef (7e arrondissement).
La représentation de « Madame Butterfly » à l’Opéra Bastille et la soirée de ballets « Cullberg/De Mille » à l’Opéra Garnier
ont été annulées, jeudi, en raison d’un préavis de grève. Des tournages à Paris, Lyon ou Marseille ont également
été interrompus pour cause de grève.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.